Le Conseil de sécurité appelle à la reprise des négociations Front Polisario-Maroc

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/Le Conseil de sécurité a décidé, vendredi, de proroger pour une durée d’une année le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).

Le Conseil de sécurité a rendu publique sa résolution numéro 2602 sur le Sahara Occidental lors d’une séance tenue, vendredi, portant prorogation de la mission de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2022. Par 13 voix pour et deux abstentions (la Russie et la Tunisie), le Conseil de sécurité a adopté cette résolution présentée par les Etats unis. La résolution a fait ressortir également l’impératif de parvenir à une solution consensuelle (pour le Front Polisario et le Maroc) au sujet de la question sahraouie dans le cadre des résolutions précédentes sous-tendant une solution garantissant au peuple son droit inaliénable à l’autodétermination. Le Conseil de sécurité a appelé, dans ce cadre, les deux parties au conflit à reprendre les pourparlers diplomatiques, sous l’égide de l’ONU, avec bonne foi et sans conditions préalables, tout en respectant les efforts déployés depuis 2006 et les évolutions survenues, le but étant de parvenir à une solution politique juste, durable et consensuelle. La violation du cessez-le-feu suite à l’agression marocaine perpétrée contre des civils sahraouis, le 13 novembre 2020, dans la brèche illégale d’El-Guergarat a été également établie, précise la résolution qui inclut un appel lancé à la communauté internationale pour assurer un soutien total à l’envoyé spécial onusien au Sahara occidental et lui permettre d’effectuer des visites sur le terrain. Le Conseil de sécurité a appelé les parties au conflit à collaborer avec la Minurso et à prendre les mesures nécessaires à la sécurisation des agents de l’ONU pour leur faciliter, conformément aux accords pertinents, l’accomplissement de leurs missions.

Ould Salek : «La paix n’est possible que sur la base du respect de la légalité internationale»

Pour sa par, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a réaffirmé samedi que l’option de la paix, comme alternative à la guerre, n’est possible que sur la base du respect de la légalité internationale qui ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. « Nous espérons que le nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU, Staffan de Mistura, saura convaincre l’autre partie (le Maroc, ndlr) et ceux qui sont derrière elle, sur le fait que trois décennies de déni de la réalité nationale sahraouie et les tentatives visant à enterrer l’accord de cessez-le-feu conclu entre les deux parties, doivent suffire à les convaincre que l’option de la paix n’est possible que sur la base du respect de la légalité internationale qui ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental », a déclaré à l’APS, M. Ould Salek. Et c’est « l’alternative à la guerre, qui fait actuellement rage entre les deux armées, sahraouie et marocaine », relève le chef de la diplomatie sahraouie au lendemain de l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution prorogeant, d’un an, le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).

Pour M. Ould Salek, le Conseil de sécurité, par son approbation vendredi de la résolution 2602, « a compris qu’il n’y a plus de cessez-le-feu ». « Il est arrivé au même constat de l’Union africaine avant lui, en concluant que la guerre entre les deux parties a repris après l’agression du 13 novembre 2020 (à El-Guerguarat). C’est ce que le secrétaire général Antonio Guterres a confirmé dans son rapport au Conseil » sur la situation au Sahara occidental, précise -t-il. Devant ce blocage, M. Ould Salek cite deux options pour parvenir au règlement de ce conflit, vieux de quatre décennies :  » les deux pays membres de l’Union africaine (UA), la République sahraouie et le Maroc doivent accepter la solution pacifique sur la base des décisions du sommet extraordinaire de l’UA sur  la stratégie visant à faire taire les armes et du sommet du Conseil de paix et de sécurité (CPS) ». Ou bien  » le Conseil de sécurité fixe une date pour l’organisation du référendum d’autodétermination, qui est la seule mission de la Minurso ». « L’accord sur l’une des deux options est devenu désormais  la seule voie pour parvenir à un nouveau cessez-le-feu », affirme M. Ould Salek.

La Russie explique son abstention

L’ambassadeur russe adjoint à l’ONU, Dmitri Polyanskiy, a affirmé que son pays s’est abstenu lors du vote vendredi au Conseil de sécurité portant prorogation du mandat de la Minurso, en raison de certaines « ambiguïtés » contenues dans le texte de la résolution qui « ne reflète pas la réalité objective de la colonisation au Sahara occidental ». »Les consultations sur le projet (présenté par la délégation américaine) n’ont pas tenu compte de nos remarques raisonnables et de nos solutions de compromis recommandées », a expliqué vendredi le diplomate russe devant le Conseil de sécurité.  Pour cette raison, a-t-il expliqué, « la résolution ne reflète pas la réalité objective de la colonisation au Sahara occidental, qui a évolué depuis l’escalade militaire en novembre 2020 (agression marocaine à El-Guerguarat) et cela n’apportera rien aux efforts du nouvel envoyé personnel du Secrétaire général, Staffan de Mistura, pour reprendre le processus de négociation et parvenir à une solution mutuellement acceptable prévoyant l’autodétermination du peuple sahraoui en vertu de la Charte des Nations unies ». En outre, « le principal problème n’est toujours pas résolu », selon l’ambassadeur russe qui explique encore que « ces dernières années, les résolutions qui renouvelaient le mandat de la  MINURSO contenaient un langage qui remplaçait les paramètres internationalement approuvés du règlement du Sahara occidental par des remarques générales sur la nécessité de s’en tenir aux approches soi-disant réalistes pour une sorte de compromis ».  « De tels signaux créent une ambiguïté, sapent la confiance dans les travaux du Conseil de sécurité et les perspectives de reprise d’un dialogue direct », a-t-il relevé avant d’ajouter: « Nous regrettons que nos collègues persistent à l’ignorer ».  « La formule finale doit être acceptable à la fois pour les Marocains et les Sahraouis, et doit envisager l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre des procédures et conformément aux objectifs et principes de la Charte des Nations unies », a encore souligné le diplomate. Par ailleurs, Dmitri Polyanskiy a réaffirmé que la Russie « suit une voie équilibrée et impartiale » en ce qui concerne le règlement du conflit au Sahara occidental, et exprimé le soutien de son pays « aux pourparlers directs entre le Maroc et le Front Polisario ».

R. I.

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