Le coup de gueule de Henni

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Le ministre de l'agriculture annonce la régulation de plus de 3000 contractuels

/En visite à la 29e Foire de la production nationale qui se tient à la Safex (Pins Maritimes) du 15 au 25 décembre, le ministre de l’Agriculture, Abdelhafid Henni, qui s’est entretenu avec des producteurs agricoles les a longuement interrogés sur les raisons qui ont poussé à la flambée des prix de certains produits, pointant du doigt le circuit de distribution dans lequel «tout le monde a une part de responsabilité», selon lui.

Abdelhafid Henni ne s’encombrera pas pour dire que «le circuit de distribution est organisé d’une manière anarchique». Le ministre s’offusquera de la remontée des prix du poulet malgré le règlement des soucis qui avaient poussé à sa hausse, dont la disponibilité des aliments et la reprise de l’abattage, dégageant, par la même, la responsabilité des détaillants dans cet état de fait, dans la mesure où ces derniers se contentent de prendre leur marge, alors que les prix prennent 20% et plus entre le producteur et les détaillants.  Des intervenants qu’il qualifiera d’«opportunistes», sans aucun état d’âme ni esprit nationaliste. Sur les points de vente des producteurs dans la capitale, A. Henni révélera que ceux mis en place ne suffisent plus, et qu’il est question de les élargir à d’autres régions. «Ce que je lis dans certains commentaires, et ce n’est pas faux, c’est que l’Algérie ce n’est pas uniquement Bab El Oued.»

L’agriculture emploie 2,6 millions de personnes et contribue à 14,1% au PIB

Lors de la conférence de presse tenue en marge de sa visite, Abdelhafid Henni rappellera que le secteur de l’agriculture emploie plus 2,6 millions de personnes à plein temps, ce qui représente 20% de la population active. Le secteur compte 1,26 millions d’exploitations agricoles qui ont réalisé un taux de croissance de 2,7% au cours des dix dernières années, et une couverture des besoins alimentaires de 73%. La valeur de la production nationale s’est élevée, durant l’année 2021, à un total de 3491,2 milliards de dinars dans 25 filières. Mieux encore, le ministre de l’Agriculture précisera que le secteur contribue à hauteur de 14,1% dans le PIB (produit intérieur brut). Tout en reconnaissant que le pays passe par des moments difficiles, le ministre reste convaincu que l’Algérie a les moyens et le potentiel, non pas de résister à ces situations, mais de se hisser à des niveaux supérieurs. Sans les évoquer, l’autosuffisance alimentaire et l’exportation seraient les objectifs à atteindre. D’ailleurs, la veille, le ministre de l’Agriculture avait évoqué le volet de l’exportation dont le développement qui requiert, selon lui, l’élargissement des surfaces agricoles et la modernisation des techniques de production. Selon les chiffres avancés la veille, la surface agricole globale s’élève à 43,98 millions d’hectares, dont seulement 8,59 millions ha sont exploités, avec un périmètre de cultures annuelles atteignant 7,53 millions ha, et des périmètres agricoles pérennes atteignant 1,05 million ha.

Catégorique, il affirmait la nécessité de renforcer le transport, la logistique et de disponibilité des intrants nécessaires, mais, aussi, en améliorant les cadres réglementaires et juridiques et les mesures incitatives au profit des agriculteurs et des éleveurs. Pour ce qui est du premier point, M. Henni a affirmé que la sécurité alimentaire ne peut être atteinte qu’en augmentant l’offre agricole, et ce, à travers la modernisation de l’appareil de production nationale et le développement de l’ensemble de ses branches et filières. Il ajoutait que la stratégie du secteur repose, actuellement, sur l’augmentation de la quantité de la production agricole dans les filières stratégiques, à leur tête, le blé, l’orge, les légumineuses, les arbres fruitiers résistants à la sécheresse, les viandes rouges  et blanches, ainsi que le lait.

B. A.