Le défi de la généralisation des TPE

0
1551

Par R. Akli

Le développement des moyens de paiement modernes, en particulier le déploiement des  terminaux de paiement électronique (TPE) auprès des commerçants, a fait l’objet avant-hier d’une importante réunion d’évaluation et de coordination, tenue sous la présidence du ministre des Finances, Laaziz Faid, au siège de son département ministériel à Alger, indique un communiqué officiel publié sur le site web du même ministère. Cette réunion à laquelle ont pris part également le ministre de la Poste et des Télécommunications, Karim Bibi Triki, le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Salah Eddine Taleb, le secrétaire général du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, ainsi que des cadres et responsables en charge du développement de la monétique, avait pour objectif, précise le communiqué, «de faire le point sur l’avancement de la mise en œuvre de la feuille de route institutionnelle dédiée au développement des moyens de paiement électronique». A cet égard, indique la même source, Faid a particulièrement mis en avant, à travers son discours d’ouverture, «l’importance de l’accélération du déploiement des TPE auprès des commerçants, considérant cette mesure comme un indicateur clé du succès des efforts de modernisation du secteur». En ce sens, le ministre a tenu à souligner le rôle essentiel de la coopération intersectorielle «dans le traitement des enjeux communs, en particulier celui du paiement électronique, rappelant dans le même contexte que «l’accélération de la numérisation des services financiers est une priorité stratégique du gouvernement», en vue de concrétiser notamment les objectifs de modernisation  du système bancaire. Aussi, le premier argentier du pays n’a pas manqué d’insister à cet effet sur l’impératif de la disponibilité des cartes bancaires et des TPE, qui constituent, selon ses précisions, un élément essentiel pour assurer la réussite de cette démarche, de même qu’il est nécessaire  «pour les acteurs de la place d’accompagner cet élan de digitalisation et de faciliter l’accès à ces outils pour le grand public», a-t-il fait valoir. Lors de cette même réunion, indique le communiqué du ministère des Finances, le directeur général du Trésor et de la comptabilité a présenté une synthèse sur l’état d’avancement des actions prévues pour la concrétisation de la feuille de route gouvernementale relative au développement de la monétique, mettant ainsi en évidence «les progrès réalisés» en ce domaine et «les défis restant à relever pour assurer une transition efficace vers des moyens de paiement électronique». Dans cet ordre d’idées, il convient de rappeler que les dispositions de la loi de finances 2024, en vigueur depuis le 1er janvier dernier, ont de nouveau réintroduit l’obligation pour tout commerçant ou agent économique «qui offre des biens et/ou services à des consommateurs» et qui est dûment domicilié au niveau d’une banque agréée ou d’Algérie Poste, «de mettre à la disposition du consommateur des terminaux de paiement électronique pour lui permettre, à sa demande, de régler le montant de ses achats par carte de paiement électronique». Une mesure à laquelle lesdits agents économiques sont tenus de se conformer, au sens de la même loi, «au plus tard le 31 décembre 2024», sous peine de s’exposer à des sanctions financières. Déjà introduite à travers les précédentes lois de finances depuis 2018, cette obligation a été à mainte fois ajournée, en raison surtout du «nombre important de commerçants susceptibles d’être équipés en instruments de paiement électronique, ce qui nécessite une opération gigantesque tant en matière de coût que de logistique», est-il souligné dans l’exposé des motifs soutenant l’introduction de cette mesure. A noter que, selon le dernier rapport annuel de la Banque d’Algérie, le développement de l’activité monétique en 2023 s’est traduit notamment par un total de 16.509.507 cartes magnétiques mises en circulation, soit un taux de progression de 21,1%, et un parc national de 53.191 terminaux de paiement électroniques, en hausse de 15% par rapport à 2022, selon la même institution.