«Le fil rouge» d’Elisa Biagi au théâtre national algérien

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Le Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA) s’apprête à accueillir la première représentation algérienne de la pièce « Le Fil rouge », un spectacle intime et émouvant. L’événement aura lieu le jeudi 31 octobre à partir de 18h00.

PAR DELLOULA MORSLI

A L’OCCASION de cet événement, le TNA ouvrira ses portes gratuitement, permettant ainsi à un large public de se rassembler et de célébrer, à travers ce spectacle, le 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. « Le Fil rouge », œuvre d’Elisa Biagi, comédienne italo-algérienne, est un hommage à la mémoire des femmes qui ont joué un rôle crucial dans les luttes armées et sociales, en l’occurrence ici, notre guerre de Libération nationale.

Sous la direction de la metteure en scène Anaïs Caroff, Elisa nous invite à traverser les époques grâce à une histoire qui entrelace les vies d’une jeune femme d’aujourd’hui et de sa grand-mère dans le passé. La pièce s’articule autour d’un dialogue entre ces deux générations, mettant en lumière les luttes, les espoirs et les rêves des femmes face aux
défis de la guerre. Elisa Biagi, en tant qu’auteure et unique interprète, évoque à travers cette pièce les histoires souvent méconnues des femmes engagées, celles qui ont combattu sur le terrain et celles qui continuent de se battre pour la reconnaissance de leurs droits et de leur dignité.

La rencontre entre la découvreuse et l’expérimentée, symbolisée par la relation entre la jeune fille de 23 ans en 2024 et sa grand-mère algérienne qui avait 24 ans en 1962, incarne toute la mémoire et les luttes d’une génération à l’autre. Cette pièce ne se limite pas à raconter des événements historiques, elle explore également les émotions et les sentiments qui jalonnent l’existence de ces femmes. A travers l’amour, la rage et le courage, « Le Fil rouge » témoigne des combats intérieurs et extérieurs qui demeurent, illustrant la complexité de la vie des femmes en temps de guerre. Le « Fil rouge » qui lie ces deux vies fait référence à un héritage indélébile, un lien mémoriel qui transcende les époques, renforçant la nécessité de s’exprimer pour éviter que ces luttes ne tombent dans l’oubli.

L’héritage d’Elisa Biagi est au cœur de sa création. En effet, petite-fille de Nna Nouara et d’Abdelhafidh Yaha, alias Si Lhafid, le poids de l’histoire familiale est palpable. C’est dans cette ambiance chargée d’émotions que la pièce s’épanouit, confrontant les spectateurs à la complexité du vécu féminin. Le dialogue intergénérationnel devient un moyen d’aborder des thématiques universelles, rendant la pièce profondément intime et collective à la fois. Le spectacle a déjà suscité des réactions émouvantes d’après le poète Benmohamed, qui a vu « Le Fil rouge » en avant-première, l’œuvre transmet des émotions intenses, reflétant la profondeur des luttes féminines. Le TNA espère accueillir un large public afin d’encourager cette réflexion collective sur le rôle des femmes dans l’histoire et dans la lutte pour la liberté et la dignité.