Par Amar R.
Après la récente prolongation de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) jusqu’en octobre 2025, le Front Polisario réaffirme la détermination du peuple sahraoui à intensifier sa lutte de libération et sa résistance par tous les moyens légitimes, y compris la lutte armée, pour réaliser ses aspirations nationales à la liberté et à l’indépendance.
Commentant la récente résolution 2756 (2024) adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU concernant la prolongation d’un an du mandat de la Minurso, Sidi Mohamed Ammar, membre du Secrétariat national, représentant du Front Polisario auprès des Nations unies et coordinateur avec la Minurso, a jugé que le Conseil de sécurité a opté pour «une prorogation technique du mandat de la Mission». Soit «une prorogation destinée à continuer à gérer le conflit au Sahara occidental, au lieu d’une propagation politique pour la recherche d’une solution au conflit», a-t-il affirmé.
Dans une interview accordée à la télévision sahraouie, où il a expliqué les tenants et les aboutissants concernant le texte de la résolution et les discussions qui ont eu lieu autour de son projet, le diplomate a d’abord rappelé que «le Conseil de sécurité réaffirme qu’une solution pacifique, juste et durable au conflit implique nécessairement de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination conformément aux principes et buts de la Charte des Nations unies». Et de noter, aussi, que «le Conseil de sécurité a réaffirmé l’appel au renforcement de la coopération avec le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, notamment en facilitant les visites dans la région». Ce qui témoigne, selon lui, de «l’intérêt croissant du Conseil pour la question des droits de l’homme, d’une part, et du rejet, d’autre part, de l’empêchement continu de l’Etat occupant marocain de la visite du Haut-Commissaire des Nations unies au Sahara occidental occupé».
Dénonçant le rejet de la proposition de mise en place d’un mécanisme de l’ONU pour une surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental occupé, le diplomate a salué «la position forte et de principe» de l’Algérie, qui a été «exprimée avec force et franchise» lors des débats et du vote sur le projet de résolution. Il a souligné, à cet effet, la présentation par l’Algérie de deux propositions au sujet des droits de l’homme au vote du Conseil de sécurité, comme «une preuve de cette position de principe et de son ferme attachement à la Charte des Nations unies et de sa défense inlassable du droit international».
Le plan de règlement ONU-OUA cadre de référence
Le Front Polisario a souligné, aussi, dans un communiqué que le plan de règlement ONU-OUA, qui constitue la base du mandat de la Minurso, est le seul cadre de référence pour la solution qui a été solennellement acceptée par les deux parties.
Par conséquent, ce qui est nécessaire de la part du Conseil de sécurité est de «permettre à la Minurso de mettre pleinement en œuvre son mandat en vue d’apporter une solution pacifique, juste et durable à la décolonisation du Sahara occidental basée sur l’exercice libre et démocratique par le peuple sahraoui de son droit inaliénable, non négociable et imprescriptible à l’autodétermination et à l’indépendance», indique le communiqué.
Dans ce contexte, le Front Polisario affirme «fermement» qu’«il ne s’engagera pas dans un processus de paix qui n’est soutenu ni par les résolutions du Conseil de sécurité dans leur ensemble, ni par la lettre et l’esprit des résolutions de l’Assemblée générale et les dispositions du plan de règlement qui sous-tend le mandat de la Minurso et sa raison d’être».
Réitérant son rejet catégorique de toute «proposition», quelle qu’en soit l’origine, qui sort du cadre juridique du Sahara occidental en tant que question de décolonisation et qui est contraire au mandat principal de la Minurso, le Front Polisario souligne que le peuple sahraoui reste fermement déterminé à poursuivre et intensifier sa lutte par tous les moyens légitimes, y compris par la lutte armée, pour réaliser ses aspirations à la liberté et à l’indépendance et au rétablissement de sa souveraineté sur l’ensemble du territoire de la RASD.