Le gouvernement ausculte le service public

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Le gouvernement

Par Djilali B.

 

La réunion du gouvernement d’hier a été consacrée, entre autres, à l’évaluation du programme d’amélioration du service public. Selon le communiqué du Conseil du gouvernement présidé par le Premier ministre Nadir Larbaoui, la réunion a été «consacrée au suivi des progrès réalisés en matière d’amélioration et de modernisation des services publics, en exécution des instructions de Monsieur le président de la République».

A cet effet, ajoute la même source, le gouvernement a entendu des communications relatives aux mesures prises par les secteurs de l’Intérieur et des Collectivités locales, de la Poste et des Télécommunications, de la Santé et des Transports, pour répondre aux attentes et aux préoccupations quotidiennes des citoyens à travers l’amélioration de la qualité des services publics, notamment la lutte contre la bureaucratie et la mise en œuvre de la transformation numérique.

En effet, ces secteurs constituent une sérieuse préoccupation pour les citoyens qui sont souvent confrontés à un service public bien en deçà de leurs attentes ; quand ce n’est pas la bureaucratie qui bourgeonne encore dans certaines administrations publiques, c’est la qualité de service qui fait défaut. C’est le cas des transports dans lesquels les minima en termes de conduite ou d’hygiène ne sont pas respectés ; plus grave encore, dans les structures de santé où malgré les moyens techniques et la compétence des praticiens, des pratiques pour le moins inhumaines subsistent.

Cependant, tout n’est pas noir. La numérisation de l’administration publique et de la justice ont soulagé la population des aléas des guichets, de la paperasse et des interminables files d’attente et des délais élastiques pour la délivrance des documents. Les documents d’identité, passeports et permis de conduire sont demandés d’un simple clic à partir de chez soi et sont établis dans la semaine.

L’administration peine toutefois à s’adapter à cette évolution, malgré les avantages de la technologie, persistant, dans certains cas, y compris dans les dossiers liés aux investissements économiques, à dresser des obstacles devant les gens avec des réflexes simplement bureaucratiques et une documentation d’un autre temps et inutile que l’on continue bonnement à réclamer. Il est vrai que l’administration publique souffre encore de l’absence d’une mise à jour de ses prestations malgré les améliorations palpables dans ses services.

La justice a suivi le même chemin, quoiqu’elle a été pionnière en matière de numérisation et d’équipements, sa modernisation se fait à un rythme bien plus lent.

Si le secteur des transports se caractérise par l’anarchie, la Poste est devenue particulièrement une source de perte de temps. Si la carte Edahabia est à saluer, les prestations dans les agences postales ont décliné de manière vertigineuse. Car il n’y a presque pas de bureau de poste, même rural, où il n’y a pas de file. Si les technologies de communication dont dispose d’ailleurs la Poste depuis des décennies font gagner du temps pour les prestataires et les usagers, il n’en est plus ainsi à Algérie Poste où l’on consacre plus de temps pour s’acquitter d’une facture ou l’envoi d’un mandat qu’avant. Surtout que les retraits par chèque ont globalement et sensiblement diminué depuis la mise en œuvre de la carte Edahabia pour le retrait dans les distributeurs de billets. Cela est dû parfois au problème de réseau, les ruptures intempestives de la connexion internet, souvent évoquée par les agents de la Poste.

Les responsables devraient trouver où se situent les failles pour y remédier et améliorer réellement le service public ; un dossier qui revient régulièrement dans le débat national et jusqu’au bas de l’échelle. C’est-à-dire le citoyen.