Le «made in Algeria» à la conquête de l’Afrique

0
38

/Entre optimisme et scepticisme, les entreprises algériennes accueillent l’année 2022 avec beaucoup de réserve en raison de l’incertitude prolongée par la crise sanitaire dont la fin n’est pas pour demain. Rencontrés à la Foire de la Production Nationale, des acteurs économiques affichent leur inquiétude mais gardent toujours une once d’espoir pour la reprise effective de l’activité et la relance de l’économie.

Le Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA) qui détient près de 50% des parts du marché national du ciment n’a pas encore fixé les objectifs à atteindre pour l’année 2022, d’après les déclarations de l’un de ces hauts responsables rencontré à la FPA. «En réalité, on ne sait pas encore ce que nous cache l’avenir. Il faut faire le bilan de l’activité de l’entreprise de cette année pour pouvoir faire des projections pour l’année 2022», affirme-t-il.

GICA refuse de se projeter

En effet, le groupe public a enregistré des résultats encourageants pour l’année en cours notamment avec la diversification des partenaires étrangers. Outre le continent africain, le groupe exporte, aujourd’hui, vers des pays européens comme l’Italie, l’Espagne et la Grande Bretagne, pour un volume de 2 millions de tonnes à la fin de l’année en cours. Pour garder le marché, le groupe public est dans l’obligation de fournir plus d’efforts en matière de production. GICA avait même annoncé, au mois de novembre dernier, qu’il est «en phase d’études d’opportunités pour s’externaliser par l’investissement à l’étranger.»

La cimenterie Amouda affiche ses ambitions

Par ailleurs, dans le même registre, celui de la promotion des exportations et la capacité des entreprises nationales à relever le défi, Fatma Djermoune, directrice de marketing de la Cimenterie Amouda, affirme que l’entreprise est sur le terrain pour répondre à la demande sur le marché. «Entré en activité depuis 2019, avec une capacité de production de 2,5 millions de tonnes par an, nous sommes là pour répondre à la demande sur le marché national et également participer dans la production de la richesse et l’exportation», affirme-t-elle.  Selon notre interlocutrice, il existe des opportunités pour conquérir les marchés voisins notamment dans les pays qui se lancent dans la reconstruction. «Certes, notre priorité est pour répondre à la demande nationale en la matière, mais si la situation ne se débloques pas, nous serons dans l’obligation de chercher des niches ailleurs pour commercialiser et exporter notre produits» précise-t-elle. 

Optimiste pour 2022

Comme toutes les entreprises activent dans le secteur, Amouda ciment a été aussi impactée par la crise sanitaire en raison de la réduction de l’activité et le gel de certains projets notamment dans le BTP et les grands projets de construction. Pour ce qui est des exportations de la cimenterie, Mme. Djermoune a affirmé que leur produit est exporté vers les pays voisins en l’occurrence le Niger et le Mali. En termes de volume, elle avance un chiffre de 15.000 tonnes par mois. Pour ce qui est des projections de la cimenterie pour l’année prochaine, Mme. Djermoune estime que tout est lié à la situation sanitaire et la décision des pouvoirs publics de relancer les projets de construction. «Pour l’année 2022, nous avons une vision beaucoup plus optimiste notamment avec les dernières nouvelles annoncées depuis la wilaya de Khenechla qui a bénéficié d’une enveloppe de 113 milliards de dinars dont 60% est destinée aux secteur du BTP et la modernisation des infrastructures», lance-t-elle.

IKMA, un exemple de la réussite du «made in Algeria»   

Pour ce qui est de l’industrie mécanique, dont le sujet a été abordé à plusieurs reprises par les hautes autorités de l’Etat, de nombreuses entreprises peuvent se positionner aujourd’hui comme sources en matière d’approvisionnements d’éventuels partenaires dans la fabrication de l’automobile. Rencontré à la FPA, le chef de l’entreprise IKAM créée en 2019, spécialisée dans la fabrication locale des plaquettes de frein, Kaïs Ait Ahmed affirme que son entreprise a déjà enregistré des résultats importants grâce à ces partenaires qui ont fait confiance à la production locale ou «Made in Algeria». Aujourd’hui, l’entreprise est l’un des fournisseurs du ministère de la Défense, de la Direction Générale de la Sûreté Nationale, Naftal, Sonatrach, Sonalgaz et d’autres… «Aujourd’hui, nous envisageons d’entamer une nouvelle démarche, celle de l’exportation de notre produit. Nous sommes en contact avec des Irakiens, des tunisiens et Libyens pour introduire notre produits sur ces marchés», annonce-t-il.  Enfin, les producteurs algériens affichent leurs ambitions de conquérir d’autres marchés, notamment africains et de saisir de l’opportunité que représente la zone de libre-échange africaine pour accroitre l’activité de l’exportation sur le marché régional. Un marché prometteur et l’Algérie doit faire plus d’efforts pour la promotion des exportations hors hydrocarbures qui représentent aujourd’hui près de 5 milliards de dollars. Un chiffre qui reste très loin des capacités du pays. 

A. B.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici