Le ministre de la Justice avertit

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Justice : Les pôles spécialisés pour libérer les responsables locaux

Dans son intervention devant le Parlement, lundi, à l’occasion de la présentation des modifications de loi sur le fonctionnement du tribunal des conflits, le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaa, a évoqué le dossier de la liberté d’expression et les limites fixées par la loi : «L’Algérie ne se construit pas avec les insultes et les injures, la diffamation ou les atteintes aux institutions de l’Etat», a-t-il d’abord lancé. Avant de préciser sa pensée parlant des réseaux sociaux, notamment Facebook, où des internautes portent atteinte à l’honneur des personnes et diffament en utilisant des photos : «Je ne le tolérerai pas. Je brandirai l’épée de la justice et il sera aiguisé !», a-t-il menacé.

 

«Critiquez, mais n’insultez pas !»

Pour Lotfi Boudjemaa, le droit à l’expression et garanti et les Algériens sont libres de s’exprimer et de critiquer. La Constitution, les lois algériennes et les engagements du président de la République sont garants de cette liberté : «Mais dans les limites de la morale et de l’éthique. Le peuple n’accepte pas les insultes, la diffamation et les atteintes à la dignité», a-t-il encore assuré.

Cette intervention remet sur le tapis l’usage qui est fait des réseaux sociaux, devenus des espaces de débat public où des questions sociétales et des affaires de mœurs qui suscitent souvent des controverses. Et souvent, il est vrai, l’insulte et le dénigrement l’emportent sur le commentaire utile et la critique constructive dans une grande majorité des échanges et des publications partagées sur internet.

Pour rappel, depuis janvier, cinq influenceurs et influenceuses ont été arrêtés par la police à Alger et Oran pour diffusion de vidéos jugées immorales. Les suspects diffusaient régulièrement des vidéos dans lesquelles ils promeuvent des comportements contraires aux valeurs de la société algérienne, selon la police qui a parlé «d’atteinte aux bonnes mœurs, avec incitation à l’acte indécent et outrage à la pudeur».

Selon des statistiques de Datareportal, organisme qui surveille l’utilisation de l’internet dans le monde, l’usage des réseaux sociaux en Algérie a atteint 24,85 millions d’utilisateurs en 2024 contre 23,95 millions en 2023.

S.O.