Par Djilali B.
Le président de la République a secoué, hier, en réunion du Conseil des ministres, les membres du gouvernement. Abdelmadjid Tebboune est intervenu pour les bousculer afin d’être plus entreprenants, plus actifs pour l’accomplissement de leurs missions. Avait-il aussi raison d’adopter cette posture en raison des défis auxquels fait face le pays et ceux de son programme électoral qu’il avait promis au peuple de réaliser une fois réélu. Parce qu’il s’agit aussi de son propre défi.
Une poignée de ministres sont relativement actifs et avec un agenda parfois surbooké, à l’instar de celui des Affaires étrangères ou encore celui de l’Energie et des Mines contraints par l’intense activité liée à leurs secteurs d’être présents sur tous les fronts. Parce qu’il y a aussi des enjeux liés aux questions énergétiques et diplomatiques qui impliquent l’Algérie de par ses positions sur les dossiers relatifs à ces deux importants leviers. Le contexte géopolitique a déterminé cet intérêt et ce regain de dynamisme de ces deux départements, qui ne peuvent par ailleurs échapper aux projecteurs parce qu’ils sont également sous la loupe des spécialistes et médias étrangers.
Les autres ministres sont moins visibles alors que d’autres ont une présence outrancière dans les médias avec des formats récurrents qui dénotent d’une volonté de faire une publicité plus à leur présence, leur image, que leurs actions. Ce qui non seulement n’a pas eu d’effet sur la vie des citoyens renvoyés à leur quotidien une fois la cérémonie terminée et les caméras reparties. Mais aussi n’a pas échappé au chef de l’Etat qui a rappelé à l’ordre ces responsables adeptes « du folklore médiatique ».
Abdelmadjid Tebboune a ainsi instruit les membres du gouvernement de travailler plus et avec plus de rigueur sur le terrain pour répondre aux véritables préoccupations des citoyens « loin de toute forme de folklore médiatique », a asséné M. Tebboune. Les rares visites « de travail et d’inspection » de certains ministres relèvent d’une sorte d’exhibitionnisme où les concernés accaparent l’essentiel de la pellicule occultant ou reléguant au second plan l’objet du déplacement et l’image des habitants de la localité visitée. Il faut dire que la sédentarité de certains responsables et leur absence sur le terrain a souvent engendré des retards dans la réalisation des projets et de facto leur réévaluation. C’est la raison pour laquelle le président Tebboune a demandé à ses ministres de sortir de leurs bureaux et d’aller sur le terrain.
Le président de la République, a, par ailleurs, instruit les ministres de coordonner avec le Premier ministre pour le traitement des grands dossiers sociaux. Des dossiers qui ont donné lieu à des tensions, notamment avec le partenaire social lorsque le dossier est lié au monde du travail, à titre d’exemple.