Par R. Akli
Le renforcement de la stratégie nationale de lutte contre le blanchiment d’argent et l’évaluation de l’avancement du processus de sa mise en conformité avec les recommandations du Groupe d’action financière internationale (Gafi) étaient à l’ordre du jour de la réunion du Conseil des ministres, selon un communiqué officiel rendu public, hier, par les services de la Présidence de la République. A l’issue de la présentation d’un exposé sur la mise en œuvre de la feuille de route mise en place en ce domaine, le chef de l’État, indique la même source, a donné instruction au gouvernement afin de garantir une bonne application des recommandations du Gafi, d’autant plus, a-t-il relevé, que «l’Algérie a réalisé ces dernières années d’importants progrès» en termes de consolidation de son arsenal de prévention et de lutte contre les risques de blanchiment d’argent et de financement de terrorisme. « C’est ce qu’ont induit différentes lois de Finances intervenues dans un cadre de transparence et d’intégrité, tel qu’attesté par des institutions financières internationales, en particulier pour ce qui a trait à la conformité des données économiques du pays», a fait valoir le chef de l’État. Depuis octobre 2024 , faut-il rappeler, l’Algérie entreprend d’accélérer la consolidation et la mise à niveau de ses dispositifs de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), afin de sortir rapidement de la liste dite «grise» du Gafi, soit celle comprenant des pays ou «juridictions soumises à une surveillance renforcée» par cette organisation intergouvernementale qui fixe les normes et procédures internationales en matière de lutte anti-blanchiment. A l’issue de sa toute dernière réunion plénière, tenue fin février dernier à Paris (France), le Groupe d’action financière avait souligné que l’Algérie continue de collaborer activement avec ces instances et de progresser sur plusieurs actions recommandées pour renforcer et mettre à jour son régime LBC/FT. Hormis l’image négative qu’il risque parfois de valoir au pays concerné, le fait d’être inscrit sur la liste grise du Gafi, comme le précise cette instance internationale elle-même, «n’est pas une mesure punitive», mais une incitation à appliquer les dernières recommandations et standards internationaux en vigueur dans le domaine de la prévention des risques liés au blanchiment des capitaux. Aussi, «l’Algérie s’est engagée, politiquement, à haut niveau» à collaborer avec le Gafi et ses structures régionales, afin de «renforcer l’efficacité de son régime LBC/FT», comme attesté par l’organisme international de lutte anti-blanchiment, qui indique par ailleurs que depuis l’adoption de son rapport d’évaluation mutuelle (REM) en mai 2023, le pays «a progressé sur plusieurs des actions recommandées, y compris en conduisant de manière plus efficace des enquêtes et poursuites relatives au blanchiment de capitaux». Selon le groupe d’action financière internationale, l’Algérie est appelée par ailleurs à poursuivre la collaboration avec ses instances en vue de mettre en œuvre son plan d’action «en améliorant le contrôle fondé sur le risque, particulièrement pour les secteurs à plus haut risque, notamment par l’adoption de nouvelles procédures, de nouvelles évaluations des risques, de nouveaux manuels et lignes directrices de contrôle et par la conduite d’inspections et l’application de sanctions efficaces, proportionnées et dissuasives». A mars dernier, tel qu’indiqué par le ministère des Finances, le plan d’action convenu avec les instances du Gafi prévoyait encore 13 procédures à satisfaire pour finaliser la mise en conformité du dispositif national de lutte contre le blanchiment d’argent, de sorte à accélérer la sortie du pays de la liste des juridictions soumises à une surveillance renforcée.