Le président veut une agriculture moderne

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Agriculture

PAR BRAHIM AZIEZ

L’agriculture reste un secteur stratégique pour Abdelmadjid Tebboune qui est revenu sur le
sujet, hier, lors du conseil des ministres qu’il a présidé. Il a ainsi insisté une nouvelle fois sur l’impératif d’accompagner les professionnels du secteur agricole, d’augmenter les rendements céréaliers et d’encourager les investissements dans le sud, tout en pointant du doigt le nécessaire changement des mentalités. Un changement des mentalités qui passe inéluctablement par le recours aux méthodes modernes en matière de culture et de semis, mais aussi aux technologies de pointe utilisées de nos jours et les moyens d’irrigation adaptés aux régions semi-arides comme l’Algérie qu’est le goutte-à-goutte.

Après avoir écouté l’exposé du ministre de l’agriculture sur le suivi de l’avancement de la campagne de labours-semailles pour la saison 2023-2024, le chef de l’Etat soulignera la nécessité d’accompagner les professionnels du secteur agricole par l’introduction des technologies modernes et le changement des mentalités, avec l’objectif de créer une révolution dans ce domaine stratégique sur lequel s’appuie l’Etat pour développer l’économie nationale. Il faut dire que l’Etat a consenti de gros efforts pour booster l’agriculture nationale, que ce soit à travers l’élargissement des surfaces agricoles dédiées à la céréaliculture et aux cultures stratégiques, la formation aux techniques modernes de culture, les crédits accordés aux agriculteurs avec prise en charge des intérêts par l’Etat, sans oublier les différentes aides qui se sont traduites par le soutien aux agriculteurs affectés par les catastrophes naturelles (sécheresse, feux) caractérisées par des dédommagements, des réductions des prix des engrais et autres pesticides…

Des actions précédées des augmentations des prix d’achat des céréales auprès des agriculteurs, la facilitation des procédures d’octroi des autorisations de forage à travers des guichets uniques au niveau des directions des ressources hydriques de wilaya. Aussi, le président de la République reviendra, une fois de plus, sur la nécessité d’augmenter le rendement de la production céréalière par hectare qui oscille entre 15 et 18 q, alors qu’elle devrait se situer au minimum au double. Et à ce sujet, on se rappelle des nombreuses fois où le chef de l’Etat s’est offusqué que le rendement de notre céréaliculture en soit encore à des niveaux aussi bas, alors qu’il devrait tourner autour des 70-80 q/ha, donnant même l’exemple de certaines régions du pays qui ont réussi à flirter avec ces niveaux.

L’objectif d’atteindre les 9 millions de tonnes de céréales reste toujours d’actualité avec l’augmentation graduelle des superficies agricoles et les 30 q/ha en point de mire.

«Encourager les investissements agricoles dans le sud»

Convaincu que l’agriculture reste un secteur stratégique générateur de richesses et garant de la sécurité alimentaire du pays, le premier magistrat du pays réitérera ses instructions pour encourager les investissements agricoles dans le sud, où de nouvelles et larges superficies agricoles ont été dégagées pour augmenter les terres arables, surtout que toutes les conditions et autres potentialités y sont réunies. Un encouragement qui devra s’accompagner d’une accélération du règlement des cas en suspens depuis des années, au titre du dossier de mise en valeur des terres, en délivrant aux bénéficiaires des actes de propriété, conformément à la législation sur la mise en valeur des terres.

On rappelle que l’extension des terres agricoles dans le sud devrait atteindre un million d’hectares, sachant que le président de la République avait souligné, lors d’une rencontre avec la presse nationale, que près de 9 millions d’hectares cultivables étaient disponibles entre Adrar et In Salah, révélant le potentiel encore inexploité de l’Algérie dans le domaine agricole. Plusieurs périmètres agricoles ont été octroyés par l’office de développement de l’agriculture saharienne (Odas), à des investisseurs dans le sud du pays depuis 2022.

Actuellement, l’Algérie, qui dispose de 8,5 millions d’hectares de surface agricole utile (SAU), compte 2,6 millions d’hectares dédiés aux céréales, mais ce n’est pas pour autant que le pays a atteint son autosuffisance en la matière. Un grand programme de développement de l’agriculture saharienne a été lancé, avec pour objectif d’y développer les grandes cultures, dont celle des céréales. Et hier encore, Abdelmadjid Tebboune demandera, à nouveau, d’encourager les agriculteurs en valorisant les avantages accordés par l’Etat et en généralisant l’usage des méthodes scientifiques et en introduisant des techniques de pointe.

B. A.