Le privé national appelé à créer des banques

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Par R. Akli

 

Le président de la République a enjoint hier au gouvernement, lors d’une réunion du Conseil des ministres, de veiller à encourager les opérateurs activant dans le domaine de la finance à investir dans le secteur bancaire, en créant des banques privées algériennes afin de dynamiser davantage l’économie nationale, indique un communiqué officiel rendu public par les services de la présidence de la République. Malgré la présence de nombreuses banques à capitaux mixtes ou étrangers, le paysage bancaire national reste en effet fortement dominé par les banques étatiques qui continuent à assurer l’essentiel des financements à l’investissement, en l’absence d’établissements bancaires et financiers à capitaux privés nationaux depuis le début des années 2000. Tout en procédant à des opérations d’ouverture de capital de deux de ses banques à la participation privée, le CPA et la BDL en l’occurrence, l’Etat entend désormais favoriser l’émergence d’un secteur bancaire privé national afin de renforcer la nouvelle dynamique économique que connaît le pays et de contribuer en même temps à moderniser le système financier domestique pour renforcer et diversifier les sources de financement de l’économie nationale. Aussi, le chef de l’Etat n’a cessé d’appeler ces dernières années les opérateurs nationaux à investir dans l’industrie bancaire en vue de contribuer au financement de projets d’investissement et de prendre pleinement part au processus de développement et diversification de l’économie nationale. Celle-ci, avait-il souligné en ce sens, lors d’une rencontre avec les opérateurs économiques en novembre 2023, «devra également s’appuyer sur l’économie du secteur privé, en s’autofinançant sans compter toujours sur les banques publiques, qui continuent à assurer le financement de ce secteur à hauteur de 85%». Selon le propos du chef de l’Etat, les ressources publiques devraient surtout être un appoint au financement de l’investissement par des fonds privés, d’où l’importance pour les opérateurs du secteur d’investir dans l’intermédiation bancaire à travers la création de banques privées nationales, ce qui permettra également de lever définitivement les contraintes de pénalisation d’actes de gestion qui peuvent se poser quand il est question d’allocation d’argent public. Outre la décision d’ouvrir la voie à l’émergence d’établissements bancaires à capitaux privés nationaux, le chef de l’Etat a également ordonné au gouvernement, lors de la réunion d’hier, de revoir à nouveau le texte du projet de loi relative aux assurances, «conformément aux exigences liées à la souveraineté financière du pays», précise le communiqué du Conseil des ministres. A rappeler que ce projet de loi avait déjà été examiné en première lecture en mai dernier, lors d’une réunion du Conseil des ministres, au cours de laquelle le président de la République avait donné des instructions en vue de son enrichissement, en précisant que «le domaine des assurances est étroitement lié à la souveraineté nationale» et que, par conséquent, le texte de loi en question ne doit comporter «aucune lacune, afin d’éviter les pratiques et usages qui avaient cours par le passé aux dépens du Trésor public». En ce sens, le chef de l’Etat avait notamment enjoint d’instituer «l’obligation pour les propriétaires des compagnies d’assurance de résider sur le territoire national», tout en veillant à garantir en permanence «un contrôle périodique sur l’activité des sociétés d’assurances» et à y intégrer d’autres spécialités, en attachant «une plus haute importance» à l’amélioration de la qualité des prestations proposées aux assurables et «non au gain d’argent rapide et facile».