Par Brahim Aziez
Le projet d’usine Hyundai pour la fabrication de véhicules en Algérie semble avancer plus sérieusement ces derniers temps. Après avoir rencontré, en début d’année, le Directeur général de l’AAPI, Omar Rekkache, une délégation du groupe omanais Bahwan et du constructeur coréen était reçue, dimanche soir, par le ministre de l’Industrie. L’occasion pour les responsables du constructeur coréen et leurs partenaires omanais de faire le point avec le ministre et de tracer avec ses services une feuille de route pour la concrétisation du projet, selon les orientations des hautes autorités du pays. La prochaine étape serait la détermination du lieu d’implantation de l’usine pour décrocher l’autorisation préalable et entamer la construction de l’édifice. Et c’est ainsi qu’on apprendra que la délégation de Hyundai, composée de responsables du constructeur et de son actionnaire, le groupe Bahwan, a visité des sites industriels proposés par le ministère de l’Industrie parmi ceux confisqués par la justice, dont celui de Relizane qui appartenait à Sovac Production (qui assemblait les marques du groupe Volkswagen). Pour l’heure, le choix n’a pas encore été tranché, mais l’on croit savoir que cela ne saurait tarder, surtout que le consortium omano-coréen a à cœur d’entamer ses activités industrielles en Algérie.
Le 17 février dernier, le Directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) confirmait qu’une usine de montage du constructeur automobile Hyundai sera implantée en Algérie dans le cadre de la coopération algéro-omanaise. Omar Rekkache, qui assistait hier aux travaux d’une rencontre organisée par l’Agence d’investissement et la Délégation de l’Union européenne en Algérie, déclarait en marge de la rencontre que le projet d’investissement omanais pour le montage automobile de la marque sud-coréenne fait partie des 743 projets enregistrés par l’AAPI.
Quelques semaines plus tôt, à la mi-janvier exactement, le DG de l’AAPI recevait les responsables du groupe omanais Saud Bahwan Holdin LLC, actionnaire du constructeur coréen dans le projet d’usine Hyundai en Algérie. La délégation qui était conduite par El Moukhini Bahwane Salmane Saâd Souheil a, entre autres, exposé les détails de son projet d’usine automobile.
C’est ainsi qu’El Moukhini Bahwane Salmane Saâd Souheil avait présenté un exposé détaillé sur l’avancement du projet, notamment la création de l’entreprise chargée de la construction de l’usine et celle qui aura la charge de la distribution (en partenariat avec un opérateur algérien). L’investissement total pour ce projet serait estimé à environ 400 millions de dollars.
L’occasion pour le représentant du groupe Bahwan de soumettre une demande officielle pour l’attribution du terrain appelé à accueillir l’usine de la marque coréenne en Algérie.
Pour rappel, Hyundai a officiellement déposé une demande d’agrément pour l’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicules neufs en octobre 2024. La décision finale concernant cette demande est toujours en cours d’examen par les services du ministère chargé du dossier.
3 modèles de véhicules de tourisme, 2 utilitaires et éventuellement un VE au programme
Pour rappel, l’ancien ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique avait reçu, le 8 juillet dernier au siège de son ministère, une délégation composée de responsables du constructeur coréen Hyundai Motor Company (HMC) pour la région MENA et d’OTE, le représentant omanais du constructeur à Mascate et néanmoins partenaire de HMC sur le projet algérien. La délégation avait présenté au représentant du gouvernement algérien son projet pour la fabrication de véhicules Hyundai en Algérie. Selon certaines indiscrétions, une première société a été créée pour le volet industriel, et une autre pour l’aspect commercial en association avec un partenaire algérien.
En octobre dernier, le président de l’APN qui effectuait une visite de travail à Séoul, sur invitation de son homologue sud-coréen, s’était rendu dans l’antre du constructeur automobile coréen, Hyundai, d’où il avait annoncé que le constructeur coréen se préparait à lancer son usine de fabrication automobile en Algérie pour 2025. Mais depuis, aucune information officielle n’a filtré sur le sujet, sachant que le groupe Hyundai compte les marques Hyundai et Kia, et que les deux étaient présentes en Algérie à travers trois unités de montage (Hyundai véhicules à Tiaret, Hyundai Bus et camions à Batna, Kia véhicules à Batna).
Lors de cette rencontre, le ministre de l’Industrie en poste avait écouté un exposé détaillé présenté par le responsable de la société Hyundai de la région Proche-Orient et Afrique du Nord (MENA), Tarek Mosaab, affirmant que le projet entrera dans le cadre de la politique du gouvernement (algérien), visant à créer une véritable industrie automobile, avec la réalisation d’un taux d’intégration considérable.
La conception du projet prendrait en compte, dès le départ, la création d’une ligne de construction de carrosseries et d’une ligne de peinture automobile. Trois modèles de voitures de tourisme de la marque Hyundai seront au programme de production locale, en plus de deux types de véhicules utilitaires, voire même des véhicules électriques.