Le RND, le FLN, El Bina et El Moustakbal installent un comité à cet effet : Une initiative partisane pour libérer les communes des blocages

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Par M. Mansour

Depuis plusieurs années, les Assemblées locales sont confrontées à des blocages compromettant sérieusement les programmes de développement. Ces impasses, souvent dues à des désaccords entre élus de différentes orientations politiques, notamment lors des nominations aux postes de présidents et vice-présidents des commissions, ont entraîné des retards significatifs, voire des arrêts, dans la réalisation des projets, portant ainsi préjudice aux intérêts des citoyens. Dans ce contexte, le Rassemblement national démocratique (RND), le Front de libération nationale (FLN), le Mouvement El Bina et le Front El Moustakbal ont conjointement lancé une initiative partisane visant à résoudre ces situations de conflit impliquant leurs élus respectifs.

 Des situations de blocage récurrentes

Le phénomène a atteint des proportions inquiétantes, au point où plusieurs walis ont été contraints de prendre des mesures drastiques, y compris le gel des activités de nombreuses Assemblées locales élues. Récemment, ces mesures ont été mises en œuvre dans diverses localités, telles que la commune de Saïda, ainsi que dans celles de Merja Sidi Abed et Hmadna à Relizane, ou encore celle de Sidi M’hamed à Alger en octobre 2022. Confronté à la persistance de cette problématique, le gouvernement a adopté une approche proactive en intégrant des mesures dans le projet de loi sur la commune. Certaines de ces dispositions visent à résoudre les blocages institutionnels dans les communes en élargissant les motifs de dissolution des Assemblées locales élues, sous réserve d’un rapport ministériel, suivi d’un décret présidentiel. Parallèlement, le texte restreint le nombre de sessions extraordinaires à deux par an, sauf en cas de circonstances exceptionnelles et renforce le rôle du wali en lui accordant le pouvoir de prendre des décisions dans les cas où l’Assemblée refuse de siéger ou lorsque le président de l’Assemblée populaire communale refuse de convoquer une session.

 Un comité partisan pour désamorcer la situation

Ainsi, dans ce contexte particulier, les quatre partis politiques ont conjointement pris l’initiative de lancer une action partisane commune. Leur objectif est de rassembler leurs efforts afin de résoudre les situations de blocage dans les communes où leurs élus respectifs sont en conflit. Dans le communiqué sanctionnant la réunion ayant rassemblé les représentants de ces partis au siège du RND à Ben Aknoun  hier, il est annoncé l’installation d’un comité national dédié à cet effet.

«Ce comité, fruit d’un commun accord entre plusieurs partis politiques de premier plan, dont le Front de libération nationale (FLN), le Mouvement El Bina et le Front El Moustakbal, se fixe pour objectif de recenser les blocages entravant le bon fonctionnement des municipalités à travers le pays en vue de les résoudre», souligne-t-il.

 Une initiative inclusive

Et de poursuivre en affirmant que leur engagement «vise également à contribuer activement au développement local, conformément aux orientations des pouvoirs publics». Cette initiative se voulant inclusive, envisage l’élargissement de la composition de ce comité aux représentants d’autres formations politiques ayant une présence au sein des Assemblées municipales.

Compte tenu de cette initiative, on est tenté de penser qu’elle témoigne d’une prise de conscience collective de la nécessité de collaborer pour surmonter les querelles partisanes et placer les intérêts des citoyens au centre des préoccupations, dans un contexte où la stabilité et le développement des communes représentent un enjeu de taille. Cependant, à la lumière des dispositions envisagées dans le projet de loi sur la commune, il semblerait que ces formations politiques sont, également, en quête d’un cadre commun permettant d’éviter les conflits entre leurs élus et ceux d’autres partis, afin de prévenir contre les sanctions prévues par ledit texte, prévoyant des mesures pouvant aller jusqu’à la dissolution des Assemblées locales élues.

M.M.