Alors que le dossier du Sahara occidental n’a enregistré aucune évolution et que le Maroc continue d’empêcher toute tentative d’accès des organisations internationales des droits de l’homme et de médias aux territoires occupés, le Conseil de sécurité des Nations unies doit tenir une réunion d’information à huis clos le 14 avril. Deux intervenants sont attendus à cette séance : Staffan de Mistura, Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, qui doit présenter un rapport sur l’état du processus de paix, et Alexander Ivanko, le Représentant spécial du SG et chef de la Minurso, qui présentera également un rapport sur les développements dans la zone couverte par le mandat de la mission. La Minurso, dont le mandat a été prorogé jusqu’au 31 octobre 2025, est chargée de surveiller le cessez-le-feu et de faciliter un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui.
Cette réunion se tient dans un contexte d’impasse persistante dans le processus politique visant à trouver une solution mutuellement acceptable. Un blocage entretenu par le Maroc qui refuse d’entendre parler de référendum d’autodétermination et s’entête à vouloir perpétuer la colonisation et empêcher l’indépendance des Sahraouis, avec le soutien intéressé de certains pays occidentaux (Etats-Unis, France) ou arabes (Emirats, Arabie Saoudite). Ce qui n’a pas empêché, ceci étant, la justice de l’Union européenne d’annuler des accords UE-Maroc concernant la pêche et l’agriculture, estimant qu’ils violaient les principes d’autodétermination du peuple sahraoui. En revanche, d’autres nations, l’Algérie en tête, estiment que le droit international doit prévaloir et que les Sahraouis doivent pouvoir choisir leur destinée en toute indépendance.
La réunion d’information du Conseil de sécurité se déroulera alors que depuis 2025, les autorités marocaines ont intensifié la répression au Sahara occidental, limitant l’accès des observateurs étrangers et des organisations indépendantes. Des eurodéputés ont notamment été empêchés d’entrer à Laâyoune pour enquêter sur les violations des droits de l’homme et l’exploitation des ressources sahraouies. Des organisations internationales, comme Human Rights Watch et Amnesty International, ont dénoncé les violations des droits de l’homme.
Rappelons enfin que dans son dernier rapport sur la Minurso en octobre 2024, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’était dit «préoccupé» par le manque d’accès «persistant» du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme au Sahara occidental. «Le HCDH n’a pas pu se rendre au Sahara occidental pour la neuvième année consécutive malgré de multiples requêtes officielles et en dépit de la résolution 2703 (2023) dans laquelle le Conseil de sécurité encourage un renforcement de la coopération, notamment par la facilitation de ces visites», avait-il alors déploré.
S.Ould Ali