L’autorité pétrolière et minière sahraouie a condamné hier la signature par le Maroc d’un contrat avec une société sioniste portant sur l’exploration gazière au Sahara occidental, qualifiant cet accord d' »illégal » et de « contraire à la tradition panafricaine de soutien aux peuples en lutte » pour leur liberté.
Profitant de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste, la société en question a annoncé avoir conclu un contrat avec les autorités d’occupation marocaines pour l’exploration et la production de gaz naturel au large des côtes sahraouies, au niveau de la localité de Boujdour occupée.
Dans un communiqué relayé par l’agence de presse sahraouie SPS, l’autorité affirme que « l’implication de NewMed Energy dans l’occupation illégale du Sahara occidental ne fait que confirmer la face hideuse de l’occupant marocain qui est devenu la porte d’entrée de l’entité sioniste sur le continent africain, au mépris de la tradition panafricaine de soutien aux peuples en lutte » pour leur indépendance.
A cet égard, elle rappelle le statut du Sahara occidental en tant que territoire non autonome en attente de décolonisation, occupé illégalement par le Maroc, tel qu’affirmé par les organisations et juridictions internationales, européennes et régionales.
Dans son avis du 15 novembre 1975, la cour internationale de justice (CIJ) a conclu
qu’il n’y a jamais eu de « lien de souveraineté territoriale » entre le Sahara occidental et le Maroc.
Aussi, comme l’avait statué déjà la cour de justice de l’union européenne (CJUE), le Sahara
occidental est un territoire « séparé et distinct » du Maroc, les deux territoires étant délimités
par des frontières internationalement reconnues et réitérées dans l’accord de Lisbonne, du 29 août 1997, conclu entre le Front Polisario, au nom du peuple sahraoui, et l’occupant marocain.
Ainsi, pour reprendre les termes de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples dans son arrêt du 22 septembre 2022, la souveraineté du peuple sahraoui à l’égard du
Sahara occidental est « un fait acquis », tandis que l’occupation marocaine constitue « une violation grave du droit à l’autodétermination ».
Vu le caractère tranché du statut international du Sahara occidental, la CJUE avait affirmé
que « tout accord applicable à ce territoire doit obligatoirement recevoir le consentement du
peuple sahraoui ».
S’agissant plus particulièrement de l’espace maritime du Sahara occidental et de son plateau continental, la cour de justice de l’UE a statué, fin février 2018, que l’absence de toute souveraineté marocaine sur le Sahara occidental excluait catégoriquement de pouvoir considérer les eaux sahraouies comme « relevant de la juridiction marocaine », en vertu du
droit de la mer.
Eu égard à cela, le tribunal de l’UE a confirmé, dans son arrêt du 29 septembre 2021, que le peuple sahraoui dispose de droits souverains sur les eaux du Sahara occidental et ses ressources naturelles. Sur cette base, il a annulé l’accord de pêche UE-Maroc pour violation du consentement sahraoui.
Par conséquent, l’autorité pétrolière et minière sahraouie condamne « avec la plus grande fermeté » les activités illégales de la société sioniste NewMed Energy.