Le Sahel solidaire face aux défis économiques et sécuritaires

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Dans son intervention, ce vendredi, lors de la clôture du 18e atelier de la Ligue des religieux du Sahel, qui s’est tenu à Alger, le représentant du Burkina Faso a plaidé pour des solutions locales aux crises sécuritaires, mais dans un cadre global, avait-il précisé, rejoignant le président de la LOPIS qui avait souligné que la combat contre l’extrémisme et le terrorisme n’est pas le combat d’un seul pays. Il s’agit en fait d’un appel à une action commune des Etats du Sahel membre de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS pour davantage de coordination et de coopération économique pour éliminer les causes du terrorisme qui sont, entre autres, la pauvreté, la précarité et l’ignorance.

C’est la première fois que les questions économique, d’éducation et de la formation professionnelle ont été abordées de manière collective sous l’angle de l’urgence d’investir dans des projets économiques et des infrastructures pour désenclaver les régions qui sont la cible des groupes extrémistes et terroristes, et la formation pour octroyer des compétences et un savoir-faire pour les jeunes pour les habiliter à créer leurs entreprises ou trouver un emploi.

Les participants à l’atelier en question ont salué d’ailleurs l’initiative volontariste de l’Algérie de financer des projets socio-économiques et culturels dans les pays de la région. Parallèlement, l’Algérie a recentré son intérêt et ses investissements vers le continent africain avec une priorité pour les pays voisins. Ainsi, plusieurs accords ont été signés avec la Mauritanie, le Niger ou encore le Sénégal. L’Etat accompagne par ailleurs les opérateurs privés algériens pour s’installer dans les pays de la région et accordé les autorisations pour l’ouverture de succursales de banques publiques dans certaines capitales. En sus de la création d’un fonds d’investissement doté d’une enveloppe d’un milliard de dollars, orienté exclusivement vers l’Afrique. Il y a également les projets structurants tels que la route Tindouf-Zouérate en Mauritanie, la transsaharienne, Alger-Lagos en passant par le Niger, le gazoduc qui reliera le Nigeria à l’Algérie en passant par le Niger, ou encore la boucle en fibre optique qui va relier le Sahel au réseau algérien et vers le monde. Le Niger a d’ailleurs programmé un projet de grand data régional dont la base de données pourra servir, selon sa conception, le Mali, le Bénin, le Tchad, le Nigeria et l’Algérie.

Au niveau bilatéral, l’Algérie et le Niger sont passés à une phase supérieure avec les contrats conclus dans le domaine de l’énergie avec la Sonatrach et la Sonelgaz.

Par ailleurs, l’Algérie a envoyé, à Niamey, cette fin de semaine trois avions de produits alimentaires, des médicaments et d’autres équipements dans le cadre de la solidarité avec ce pays voisin souvent touché par la sécheresse et les inondations. Une opération humanitaire similaire a été organisée pour le Burkina Faso. La région du Sahel dispose d’un mécanisme humanitaire conjoint placé, au même titre que la LOPIS, sous la coupe de l’Unité de fusion et de liaison (UFL), un organisme commun de renseignement commun aux pays du Sahel.

Il est remarquable que ces mécanismes n’ont pas été affectés par des divergences politiques conjoncturelles entre les Etats du Sahel, la mission de lutte contre le terrorisme et la radicalisation dépassant les clivages et les humeurs des responsables de ces pays. Cela s’est confirmé avec, encore une fois, à l’occasion de la rencontre de la LOPIS, où les participants ont fait preuve d’une compréhension mutuelle et d’une union face aux défis économiques et sécuritaires.

Djilali B.