PAR NABIL M.
À l’invitation du président Abdelmadjid Tebboune, le Sultan d’Oman, Haïtham ben Tariq, entamera aujourd’hui une visite d’État de deux jours en Algérie.
Cette rencontre hautement symbolique, annoncée par l’agence de presse officielle omanaise, s’inscrit dans la continuité des efforts bilatéraux visant à consolider les liens économiques et stratégiques entre les deux pays.
La délégation ministérielle omanaise étoffée qui accompagnera le Sultan Haïtham, incluant les Affaires étrangères, l’Agriculture, la Santé et le Fonds d’investissement, témoigne de l’ampleur des attentes. Outre les questions économiques, les deux dirigeants aborderont des sujets régionaux et internationaux, dans un contexte marqué par les défis sécuritaires et énergétiques.
Cette visite s’inscrit dans une vision à long terme, où l’Algérie et Oman entendent capitaliser sur leurs complémentarités pour renforcer leur position sur les marchés africains et moyen-orientaux. Avec des échanges commerciaux appelés à croître et des investissements structurants en cours, le partenariat algéro-omanais se profile comme un modèle de coopération Sud-Sud en plein essor.
Une dynamique historique en pleine accélération
Les relations algéro-omanaises, marquées par une fraternité historique et des intérêts économiques convergents, ont connu un regain significatif ces derniers mois, notamment avec la visite d’Etat effectuée par le président Abdelmadjid Tebboune, en octobre 2024, à Mascate, jetant les bases d’une coopération renforcée. Les deux dirigeants avaient alors affiché une volonté commune d’élargir leurs partenariats, notamment à travers la création d’un fonds d’investissement conjoint, destiné à financer des projets dans les énergies renouvelables, la pétrochimie, l’agriculture saharienne et les nouvelles technologies.
Huit mémorandums d’entente avaient été signés, couvrant des secteurs aussi variés que l’éducation, le commerce, l’environnement et la formation professionnelle, ouvrant ainsi la voie à une série de rencontres techniques, dont la visite en février dernier d’une délégation omanaise de haut niveau, conduite par le président de l’Autorité d’investissement d’Oman (OIA).
Lors de cette visite, le président de l’OIA avait insisté sur l’importance du futur fonds souverain algéro-omanais, s’appuyant sur l’expertise omanaise en matière de financement bilatéral. Ce mécanisme, destiné à soutenir des projets stratégiques dans l’agriculture, la santé et l’industrie, pourrait servir de modèle pour une coopération élargie.
Les discussions ont également porté sur l’agriculture désertique, un domaine où les deux pays partagent des défis similaires. Une liste de projets prioritaires, notamment dans la santé et l’agro-industrie, a été demandée par la partie omanaise, confirmant son intérêt pour une diversification des échanges.
Un partenariat économique structurant
Le Sultanat d’Oman dispose déjà d’investissements productifs en Algérie, à l’instar de la Société algéro-omanaise des engrais (AOA), active depuis 2017 dans la production d’ammoniac et d’urée à Arzew. D’une capacité de 4000 tonnes quotidiennes d’ammoniac et 7000 tonnes d’urée, cette joint-venture illustre la réussite des investissements omanais en Algérie, combinant savoir-faire industriel et débouchés à l’export.
Le groupe omanais Bahwan, partenaire de Sonatrach, envisage par ailleurs d’étendre ses activités, tandis qu’un projet d’implantation d’une usine Hyundai, en partenariat avec OTE Group, est à l’étude. Autant d’initiatives qui confirment l’attractivité de l’Algérie pour les investisseurs omanais.
Alors que le Sultan Haïtham ben Tariq s’apprête à fouler le sol algérien, les perspectives de collaboration n’ont jamais été aussi prometteuses. Entre réalisations concrètes et projets ambitieux, cette visite pourrait marquer un tournant décisif, consolidant une relation bilatérale appelée à devenir un pilier de la stabilité et de la croissance économique régionale.