Par Brahim Aziez
Evoquant le sujet du tourisme lors de la 2e rencontre nationale avec les opérateurs économiques, tenue dimanche au CIC d’Alger, le président de la République persistera dans sa vision d’un investissement libre dans le tourisme. L’ère des orientations vers telle ou telle région est révolue et «c’est aux opérateurs de s’adapter avec le marché national et ses besoins». Pour le président Tebboune, il y a le tourisme intérieur qui fait que les familles qui ne vont pas à l’étranger parce qu’elles ont leurs traditions, doivent avoir ce dont elles ont besoin sur le territoire national, que ce soit en termes de chambres familiales, d’hôtels familiaux ou de bungalows. Et il y a aussi le tourisme des étrangers qui a ses règles et ses bases. Reconnaissant, toutefois, que le tourisme qui marche le mieux aujourd’hui est au niveau du Sud du pays, il soulignera que «ceux qui veulent investir dans cette région doivent s’acclimater avec les spécificités de ces régions et non s’orienter vers des palaces et autres 5 étoiles». Plus pragmatique, il soutiendra qu’«il n’y a pas de modèle unique sur lequel se baser, mais ce qui est sûr c’est que l’Etat soutiendra le tourisme à travers le bon accueil, la propreté…», dira-t-il en substance.
Le chef de l’Etat ne manquera pas de rappeler que l’investissement dans le tourisme demande un sacrifice de la part de l’investisseur, rappelant que la formation dans le tourisme existe, surtout que ce domaine ne cesse d’évoluer. Notant les progrès enregistrés jusque-là, le président Tebboune reconnaîtra que cela ne suffit pas en ce sens où «ce n’est pas l’infrastructure qui fait le tourisme en premier lieu, mais l’accueil». Et à ce propos, il dira vertement que «ceux qui ont la colonne vertébrale rigide ne peuvent pas faire du tourisme. Il faut avoir une colonne vertébrale souple». Une phrase lourde de sens qui traduit parfaitement l’état d’esprit de l’Algérien qui a souvent du mal à se plier aux caprices de ses clients.
Réitérant le soutien de l’Etat au secteur du tourisme qui ne devrait pas se limiter au littoral, le président de la République insistera sur sa disponibilité à ouvrir les portes aux investisseurs dans ce domaine et à encourager l’essor du secteur, donnant pour preuve la lourde décision d’opter pour la délivrance des visas pour les touristes se rendant au Sud au niveau des aéroports algériens, alors que les visas étaient auparavant délivrés au compte- gouttes. Et d’ajouter : «Je me suis même engagé avec des opérateurs à Djanet et Illizi qui veulent importer des 4×4 pour les raids sahariens à les aider». Revenant sur le libre choix des investisseurs à s’orienter vers le tourisme saharien, montagneux, culturel, archéologique, balnéaire ou autre, le président Tebboune réaffirmera sa position : «Personnellement, je n’aime pas l’économie dirigée, je suis plutôt favorable à une économie orientée par des accords mutuels pour trouver un point d’entente».