Le virtuose Ahmed Malek à l’honneur à la cinémathèque d’Alger

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Par Latifa Abada

 

Musicien universel, compositeur de génie, Ahmed Malek, l’artiste qui a composé de célèbres bandes originales du cinéma algérien, sera à l’honneur à la cinémathèque d’Alger a l’occasion du 16e anniversaire de son décès le 24 juillet 2008.

Surnommé l’Ennio Morricone algérien, Ahmed Malek a longtemps occupé le poste de compositeur en chef de la RTA (Radiodiffusion Télévision Algérienne). Dans les années 70, l’organisme de production et de distribution de films en Algérie l’ONCIC prend la décision de confier la musique des films algériens à des compositeurs algériens. En tête de liste Ahmed Malek dont le talent était déjà connu.

De 1970 à 1980 son nom sera dans le générique de tous les films algériens. Moussa Haddad, Merzak Allouache, Ghaouti Bendedouche, Lamine Merbah et d’autres cinéastes lui confient les bandes originales de leurs films.

Ahmed Malek laisse derrière lui les compositions musicales de plus de 200 films, documentaires, pièces de théâtre, génériques, jingles, feuilletons et une maîtrise avant-gardiste de la composition musicale par ordinateur. Ahmed Malek travaillait sur le «clavier Atari» qui permettait de composer de la musique. Il était le premier à l’utiliser en Algérie et au Maghreb.

Le talent d’Ahmed Malek a été reconnu dans les quatre coins du monde. Ce virtuose a reçu de multiples distinctions pour son immense talent. Il a reçu, entre autres, la médaille d’or au festival Panafricain en 1976 et «le Prix du mérite national pour la composition musicale» en 1987.

 

Un film et une rétrospective le remettent sous les projecteurs

Ahmed Malek est connu de la génération post-indépendance. Son nom s’affichait sur toutes les productions audiovisuelles de l’époque. Mais ce n’est qu’en 2019 que le public algérien découvre l’artiste et son œuvre, à travers la rétrospective «Planet Malek-une Rétrospective».

L’exposition retrace sa vie et son œuvre. Le public découvre un artiste habité par son art. Il maîtrisait des instruments tels que la mandoline, l’accordéon, le naï et la contrebasse. Grâce à la collaboration de ses deux filles Maya et Henya, c’est tout l’univers Malek qui a été reconstitué ; distinction, coupure de presse, photos, instruments…etc. Des postes interactifs avaient été mis à disposition du public pour écouter ses vinyles.

La même année, un premier court métrage intitulé “Planète Malek” réalisé par la franco-algérienne Paloma Colomb, raconte Ahmed Malek, par sa fille, ses amis, sa musique, et ses voyages.

La réalisatrice rencontre Mohammed, Aïda, Guéchoud, amis proches d’ Ahmed Malek qui livrent un témoignage inédit sur cet artiste. Paloma Colomb rencontre également sa fille qui met à sa disposition les archives d’Ahmed Malek.

Le programme de la cinémathèque, qui a débuté le 20 juillet, prévoit la projection de plusieurs films notamment «Les vacances de l’inspecteur Tahar» de Moussa Haddad, «Omar Gatlato» de Merzak Allouache, «Barrières» d’Ahmed Lallem et «Leïla et les autres» de      Sid-Ali Mazif dont Ahmed Malek a composé la musique.