Deux grands médias, l’un américain et l’autre britannique, sont tombés sous le charme de l’Algérie et de ses sites. Le reporter du Washington Post, qui a fait le tour du pays, avoue que ses préjugés sont tombés l’un après l’autre et qu’il est tout simplement reparti «impressionné par la grandeur de ce pays». De l’autre côté de l’Atlantique, le site électronique de la BBC a invité ses lecteurs à une virée dans la Vallée du M’zab qu’il présente comme la « Pentapolis » de l’Algérie.
Le célèbre quotidien américain The Washington Post débute son passionnant reportage par ses escapades à la Casbah d’Alger, avant de mener ses lecteurs vers les villes antiques de Constantine, Timgad et Djemila, sans oublier une virée au Sud algérien, recommandant ainsi de « promouvoir » le tourisme en Algérie. Un carnet de voyage à travers lequel la Destination Algérie a été mise en exergue et réhabilitée par l’auteur du reportage, le célèbre écrivain-journaliste Henry Wismayer, qui a voyagé dans plus de 100 pays et qui a à son actif plusieurs reportages traduits dans plusieurs langues et publiés dans de célères journaux et magazines comme le New York Times, le Washington Post Magazine, The Atlantic, The Guardian, Time Magazine et Wall Street Journal pour ne citer que ces grands périodiques. L’auteur qui a confié avoir eu auparavant des « préjugés » sur l’Algérie, a affirmé qu’il a immédiatement changé d’avis car « impressionné » par la « grandeur » de ce pays. Dans son carnet de voyage, il n’a pas caché son « émerveillement » sur la Casbah qu’il décrit comme « un labyrinthe délabré de ruelles », classé site du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992. Rappelant que l’Algérie célébrera en 2022 le 60e anniversaire de son indépendance, l’auteur du reportage a relevé que la Casbah a été une citadelle de la résistance contre le colonialisme français. Il a illustré la grandeur de cette cité par notamment le célèbre « Ali La Pointe », immortalisé dans le film « La bataille d’Alger », tout en mentionnant dans son reportage la statue surélevée de l’Emir Abdelkader brandissant son épée et symbolisant la résistance du peuple algérien contre le colonialisme français.
Constantine et le «plus haut pont du monde»
«Poursuivant son voyage en traversant des terres fertiles et montagneuses, l’auteur fait découvrir également aux lecteurs la ville de Constantine, l’antique Cirta fondée par des rois numides, la décrivant comme un grand rocher ou une grande falaise avec un promontoire calcaire, qui culmine à des centaines de mètres au-dessus du Rhumel. L’auteur n’a pas manqué de relater l’ambiance mais aussi l’entrain que connait la ville aux ponts suspendus. Il cite à cet effet le pont suspendu de Sidi M’Cid, qui était resté pendant 17 ans après son ouverture en 1912, le plus haut pont du monde. A l’évidence, la Casbah de Constantine aux saveurs fortes, a été un passage obligé pour l’auteur qui a relevé l’odeur du pain et des plats savoureux proposés par les différents restaurants populaires dans les ruelles de l’antique cité. Par la suite, il s’est rendu à l’antique Timgad, une petite ville entourée de collines où l’on pouvait marcher sur une route dallée, posée près de deux millénaires plus tôt, a-t-il relevé. Sur place, il a été « stupéfié » par les ruines de Timgad qui remontent au 1er siècle, une ville qui servait, de retraite aux vétérans de l’armée impériale romaine, raconte-t-il.
Djemila, la «merveille archéologique »
Non loin de Timgad, l’auteur est également tombé sous le charme d’une autre ville qui porte bien son nom, Djemila, qui, a-t-il mentionné, signifie « la Belle ». Il l’a qualifiée à juste titre de « merveille archéologique ». En visitant son site en pente, l’auteur se sentait comme s’il découvrait les « trésors de Djemila », citant un bain public, une fontaine conique et un torse de marbre titanesque de Jupiter caché derrière un temple sans toit. L’auteur de ce reportage passionnant de bout en bout, a été également envouté par le Sud algérien. Il a écrit qu’à travers une étendue apparemment infinie de plaines, de plateaux et de dunes, il y a des villes-oasis où jaillissent des mers de sable et des étendues de topographie désertiques capables de faire pleurer de joie tout visiteur et touriste. En conclusion, l’auteur du reportage a mentionné les « nombreuses et savoureuses surprises » découvertes lors de son voyage, recommandant avec insistance la promotion du tourisme dans ce grand pays qu’est l’Algérie.
Vallée du M’Zab, la « Pentapolis de l’Algérie»
Pour sa part, la chaine de radiodiffusion britannique BBC (British Broadcasting corportation) a consacré un long reportage à la vallée du M’Zab présentée comme la « Pentapolis » de l’Algérie ayant conservé ses traditions séculaires, sa solidarité communautaire et son mode de vie pendant plus de 1000 ans, en dépit de l’existence des multiples aléas. Publié sur son site électronique, le reportage est agrémenté de belles illustrations en haute résolution sur ses différents « ksours » et endroits touristiques ainsi que ses palmeraies, sous le titre « les villes fortifiées aux confins du Sahara ». En introduction, l’auteur, Simon Urwin, écrivain et photographe de voyage à la fois, a observé que cette région est située dans la « plus grande nation d’Afrique » et la « 10e au monde », dont le paysage est présenté comme « vaste et varié composé de chaînes de montagnes vertigineuses, de déserts brûlants et d’anciennes ruines romaines ». Impressionné par l’étendue du territoire algérien et la variété de ses reliefs, il n’a pas manqué de relever aussi que l’Algérie couvre près de 2,4 millions de kilomètres carrés, soit 10 fois la taille du Royaume-Uni. Le pays dispose aussi du « plus grand désert chaud du monde » et une « nature sauvage surprenante et aride de massifs volcaniques, de plaines de gravier et de grands ergs, ou de mers de sable mouvantes.
«Magnifiques citadelles»
Dans cet espace désertique, cinq ksours historiques ont été érigés, est-il rappelé dans ce reportage évoquant des « magnifiques citadelles construites le long du Oued M’zab, un lit de rivière partiellement asséché dont les eaux ne montent qu’une fois tous les trois à cinq ans ». Les villes comprennent El-Atteuf, la plus ancienne, fondée en 1012, Mélika, Bounoura, la ville sainte de Beni-Isguen et Ghardaïa, le cœur commercial de la vallée. Tout en mentionnant que la région du M’zab, était classée en 1982 au patrimoine mondial de l’Unesco en raison de sa culture et de son architecture très particulières, la BBC s’est attardée sur les principales caractéristiques et spécificités de cette ville en s’appuyant sur les propos de ses guides touristiques locaux et ses habitants. On a évoqué plus particulièrement la solidarité communautaire et la tolérance distinguant les habitants de la vallée du M’Zab, indispensables pour survivre dans le désert et pour perpétuer l’unité au sein des populations.
La conservation des vêtements traditionnels et effets vestimentaires a été également soulignée dans ce reportage, citant entre autres le « haïk », porté par les femmes lorsqu’elles sortent de la maison et les « sarouel loubia » (pantalons) des garçons et des hommes. « Le sarouel est pratique. Il garde son porteur au frais et permet un mouvement flexible lors de tout type de travail physique », a relaté l’écrivain en faisant observer que ces habits font partie de la singularité et de l’identité du M’Zab.
L’autre aspect abordé, dans ce reportage, est celui de la gestion de l’eau et des palmeraies, soumise à des règles « rigoureuses » et « supervisée par un conseil de l’eau qui ne tolère pas des dépassements en infligeant des sanctions « pour ceux qui prennent plus que leur juste part ». Si l’eau est considérée comme « plus précieuse que l’or », selon des agriculteurs de la région, l’abattage d’un palmier dattier est aussi vu comme un « pêché impardonnable », ont mentionné des habitants de ces « ksours » fortifiés, accessibles uniquement aux visiteurs accompagnés de guides locaux, afin de veiller à la protection et la préservation de cette vallée jalouse de son authenticité.