L’Ecole des beaux-arts d’Alger se dote d’un incubateur baptisé Artis

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L’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger se dote du premier incubateur dédié aux industries culturelles et créatives baptisé Artis. Son objectif est d’accompagner les étudiants dans la concrétisation de leurs idées créatives.

PAR LATIFA ABADA

L’INCUBATEUR, piloté par une équipe pluridisciplinaire d’experts artistiques et culturels, accompagne les futurs créateurs à chaque étape de leur projet. Les missions comprennent l’hébergement temporaire, l’accès à des espaces équipés, la documentation, et le support technique, financier et humain. « Une école dans le champ de la création, son objectif est d’aider un étudiant à concrétiser une idée. Artis va accompagner des étudiants qui sont porteurs d’une idée afin de la concrétiser. Ensuite, amener tous les acteurs des champs de l’entrepreneuriat culturel à aider l’étudiant à transformer l’idée en projet », décrit Mourad Bouzar, maître de conférences à l’Ecole des beaux arts et Directeur de l’incubateur. Mourad Bouzar indique que depuis une dizaine d’années l’Ecole des beaux-arts forme aux métiers du numérique, notamment les designers graphiques. Le module a été introduit au sein de l’école en 2015. D’autres modules de soutien sont liés aux nouveaux médias et aussi au digital painting. « J’ai eu une étudiante qui a travaillé sur la réalité immersive dans le champ de la bande dessinée. Elle à conçu un univers dans lequel elle a mis à profit l’intelligence artificielle pour concevoir des espaces avec la réalité virtuelle. Ce sont des étudiants que l’on porte sur le plan de la pédagogie mais ça reste de la théorie. Nous avions besoin d’une
structure qui les accompagne sur le plan professionnel », souligne Mourad Bouzar. L’incubateur, piloté par une équipe pluridisciplinaire d’experts artistiques et culturels, accompagne les futurs créateurs à chaque étape de leur projet. Les missions comprennent l’hébergement temporaire, l’accès à des espaces équipés, la documentation, et le support technique, financier et humain. L’accent est mis sur l’accompagnement personnalisé, la formation et le suivi à long terme. Les porteurs de projets bénéficient de conseils dans les domaines artistiques, juridiques, financiers, et techniques. L’objectif est de créer un environnement propice à la maturation des projets artistiques et à la naissance de start-up culturelles. « Etudier la faisabilité et la rentabilité du projet est primordiale. On est dans un champ qui les aide à passer de la théorie à une mise en pratique. Le processus d’incubation débute par une analyse des besoins des projets artistiques, impliquant une étroite collaboration entre les porteurs de projets et les laboratoires de recherche artistique. Cette
approche vise à créer une synergie entre la créativité artistique et les avancées de la recherche universitaire », souligne-il. Le formulaire mis en place pour prendre part à cette aventure est dédié aux porteurs de projets, étudiants ou diplômés depuis moins de 8 ans ou en cours de formation. Le deuxième, c’est le tuteur capable d’apporter une expertise en termes d’encadrement et peut rejoindre le projet en tant qu’auditeur. La troisième forme d’adhésion, c’est l’auditeur qui n’a pas forcément d’idée au départ mais qui souhaite assister aux workshops.

Un programme bien ficelé

Mourad Bouzard a présenté le projet aux étudiants qui ont accueilli l’initiative avec beaucoup d’enthousiasme. La seconde étape est d’animer une table ronde avec des entrepreneurs dans les champs culturel et artistique afin de déterminer le but de cette structure-là. L’incubateur artistique couvre les trois principales étapes du processus d’incubation. La pré-incubation consiste en l’évaluation de l’innovation artistique, l’élaboration du plan d’affaires, la modélisation de l’entreprise artistique et la formation.
Incubation : accès au financement, encadrement, hébergement, commercialisation et planification des activités culturelles. Post-incubation : diagnostic de l’innovation artistique, soutien technologique, commercialisation et développement des affaires. « On se structure en quatre équipes ; l’équipe de direction, une autre spécialisée dans la formation, une équipe spécialisée dans la communication et enfin une équipe chargée du networking
pour la mise en réseau et qui trouve des experts en fonction des porteurs de projets », précise-t-il. L’accompagnement personnalisé offert aux porteurs de projets artistiques comprend des actions telles que le coaching individualisé, la formation spécifique axée sur l’entrepreneuriat artistique, et une assistance dédiée à l’obtention de financements.
Le coaching intervient à différentes phases du processus d’incubation, permettant aux porteurs de projets artistiques de se préparer à la création d’une entreprise artistique tout en se confrontant à leur future responsabilité de créateurs culturels. La formation, dispensée par des experts du domaine artistique et entrepreneurial, vise à compléter les compétences des porteurs de projets, issus d’établissements de formation académique, dans les domaines de l’entrepreneuriat artistique, de la gestion des entreprises culturelles, du marketing, et de la gestion de projet. Les candidats, qu’ils soient étudiants en cours de formation ou diplômés de l’Ecole, sont encouragés à soumettre leur dossier. La sélection des projets se fait à travers une commission pluridisciplinaire composée d’experts et de spécialistes dans les domaines des beaux-arts, de la culture et de l’entrepreneuriat. Les critères d’évaluation incluent l’innovation artistique, la faisabilité du projet, et son potentiel à s’inscrire dans le tissu culturel algérien. L’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger se dote du premier incubateur dédié aux industries culturelles et créatives baptisé Artis. Son objectif est d’accompagner les étudiants dans la concrétisation de leurs idées créatives.