L’écrivain marocain Amine Bouchaib révèle la face cachée du rapport élogieux de la BM sur le Maroc : «On va s’endetter plus et demeurer sous le diktat du FMI»

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L’écrivain résidant en Italie a affirmé que les évènements qu’a connus le Maroc durant l’année 2021 sont nombreux, à savoir des « événements fâcheux, voire même humiliants pour certains », promettant d’aborder dans ses prochains articles chaque évènement. L’écrivain a rappelé ce qu’avait exprimé implicitement le vice-président de la région MENA de la Banque mondiale (BM), lors de sa visite au Maroc en novembre passé, lorsqu’il « a valorisé » les mesures prises par le Maroc dans le cadre « des réformes économiques ».

«Politiques d’austérité, la pauvreté, le gel des salaires, le chômage et la marginalisation»

« Mais le côté caché de l’image », poursuit Amine Bouchaib est que « le Maroc, en raison de son incapacité à mobiliser des ressources financières supplémentaires répondant à l’évolution des dépenses de l’Etat, se voit contraint de recourir de manière continue à l’endettement auprès du Fond monétaire international (FMI). Il est ainsi obligé de mettre en œuvre tous les diktats du FMI ».

Concernant cette crise, l’intervenant estime que « les coûts de ces dettes dépassent largement les principaux budgets sociaux, et empêchent tout véritable développement social et humain, d’autant que les catégories populaires et les salariés paient la sauce, à travers les politiques d’austérité, la pauvreté, le gel des salaires, le chômage et la marginalisation ».

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Le chantage par les enfants

Les autorités de la ville de Ceuta ont indiqué que le Maroc refusait de coopérer avec elles pour relancer le processus de rapatriement des mineurs marocains non accompagnés qui se trouvent dans l’enclave espagnole depuis la crise migratoire de masse de mai dernier, selon des médias. « Les autorités marocaines n’avaient pas interagi au sujet de plus de 700 rapports demandés (par leurs homologues de Ceuta) pour entamer le processus de retour des mineurs marocains, qui est suspendu depuis août dernier », rapporte vendredi le journal Elfarodeceuta. Cela rend de fait impossible l’engagement de toute procédure de rapatriement conformément aux dispositions de la loi sur l’immigration, selon la source.

Cette dernière explique que « le délégué des autorités de Ceuta ne peut accepter d’engager les procédures de retour des mineurs dans leur pays qu’au vu de deux rapports, l’un de la représentation diplomatique de leur pays d’origine sur leurs conditions familiales, et l’autre du service de protection de l’enfance de la ville qui renseigne sur la situation actuelle des mineurs ». « Le délégué a essayé tous les moyens possibles pour recevoir une réponse du pays voisin, en vain », ajoute la source.

Cette dernière affirme que « la partie marocaine n’a manifesté sa volonté de coopérer que durant le mois d’août, lorsque le processus d’expulsion des mineurs marocains a commencé. Mais cette coopération est actuellement suspendue ». Durant la période du 17 au 20 mai dernier, environ 10.000 personnes, pour la plupart des jeunes Marocains, sont entrées illégalement dans l’enclave espagnole de Ceuta. La plupart des migrants ont été immédiatement renvoyés au Maroc, mais environ 1.500 mineurs sont restés, selon les autorités espagnoles, 2.000 selon Amnesty International. En mai dernier, l’Espagne a accusé le Maroc d' »agression » et de « chantage » après l’assaut migratoire sur Ceuta. En juin, au lendemain de la crise de Ceuta, le Parlement européen a adopté une résolution qualifiant de « moyen de pression inacceptable » l’utilisation par le Maroc de la migration. L’organisation « Save the Children », quant à elle, a révélé, dans un récent rapport, que 98,6% des mineurs marocains ne veulent pas retourner dans leur pays, ajoutant que les enfants qui ont subi de mauvais traitements – parmi les motifs de refus de rentrer au Maroc – ont confirmé leurs « souffrances » de violences physiques et d’abus.