L’énergie, socle d’une coopération stratégique

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Le pétrole à plus de 74 dollars

Par Abdellah B.

 

La coopération énergétique algéro-italienne reste jalousée par les autres pays de l’espace européen. Elle ne cesse de se consolider et de se diversifier d’une année à l’autre en s’intéressant aux potentiels énormes de l’Algérie dans la production de tous types d’énergies traditionnelles et nouvelles. Ce dossier a de nouveau été hier au menu de la réunion du forum d’affaire algéro-italien qui s’est tenu à Alger, présidé conjointement par le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et le vice-Premier ministre italien et également ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Antonio Tajani. En effet, la partie italienne est arrivée à Alger avec un objectif très clair, celui de renforcer davantage la relation économique avec l’Algérie qui est un «partenaire énergétique stratégique», selon les propos du ministre italien.

 

En effet, vu le rôle joué par l’Algérie dans la sécurisation des approvisionnements du marché italien en gaz naturel, en pleine crise énergétique européenne, les deux pays ont jeté les bases d’une alliance énergétique solide. Une relation qui ne cesse de se fructifier en ouvrant de nouvelles perspectives pour le développement et la diversification des investissements dans ce domaine sur le marché algérien. Aujourd’hui, les deux pays s’efforcent de renforcer leur coopération exceptionnelle dans le domaine gazier en élargissant leur champ d’action vers la production et le transport des énergies nouvelles et renouvelables.

 

Dans le secteur gazier, la présence de l’Italie sur le marché algérien a pris une longueur d’avance sur les autres pays européens. Depuis l’avènement de la crise ukrainienne et ses conséquences sur les approvisionnements en gaz russe, l’Italie a vite tourné ses regards vers l’Algérie, qui recèle d’énormes potentialités en cette ressource. En l’espace de quelques années seulement, le groupe italien Eni s’est imposé comme l’un des premiers investisseurs sur le marché gazier algérien. Rachat des parts de BP dans de grands gisements d’In Salah et In Amenas, lancement de projets de partenariats avec Sonatrach dans l’exploration et la production, Eni ratisse large. De nouveaux contrats sont également en discussions, dont la signature est imminente. En effet, la délégation d’Eni qui a été reçue hier par le ministre de l’Energie affiche son appétit pour les investissements dans les hydrocarbures en Algérie.

 

Elargissement de la coopération aux EnR

Par ailleurs, ce rapprochement stratégique avec l’Algérie nourrit de grandes ambitions italiennes pour devenir un hub énergétique pour l’Europe et une plateforme de commercialisation du gaz algérien dans plusieurs pays européens dont la liste ne cesse d’ailleurs de s’allonger en touchant à la fois les pays de l’Est et de l’Europe centrale. Premier client de l’Algérie en gaz sec et troisième pour le GNL, le marché italien demeure le principal débouché pour le gaz algérien en Europe, avec une part de marché de 39%. Les deux pays comptent désormais tirer profit de leur position stratégique pour s’imposer comme des acteurs clés dans le nouveau système énergétique qui se forme.

Dans le même ordre d’idées, les deux pays ont dévoilé de nouvelles cartes à jouer dans de nouvelles batailles énergétiques, et ce, à travers leur engagement dans des projets de coopération dans les énergies nouvelles et renouvelables. Ils travaillent sur des projets d’envergure pour la production et le transport des énergies vertes de l’Algérie vers l’Union européenne, à l’instar de l’hydrogène vert via le SoutH2 corridor et de l’électricité verte par voie d’un câble sous-marin reliant les deux pays. C’est d’ailleurs l’un des dossiers phares abordés lors de cette rencontre des hauts responsables d’Eni avec le ministre de l’Energie et des Mines.