Par M. Mansour
Conscient du rôle prépondérant des magistrats au cœur de l’appareil judiciaire et de la complexité de leur mission, le président Tebboune s’est fermement engagé à résoudre la totalité de leurs problèmes, que ce soit dans le milieu professionnel ou même privé, afin de leur permettre de se consacrer pleinement à leur mission cruciale dans le renforcement de l’Etat de droit. Prenant la parole en marge de la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire 2024-2025, le premier magistrat du pays a abordé sans détour les enjeux majeurs du secteur, tels que l’indépendance de la justice, la dépénalisation de l’acte de gestion et la modernisation du système judiciaire, ainsi que d’autres dossiers brûlants de même envergure.
En effet, le président de la République a présidé hier, au siège de la Cour suprême, l’ouverture de la nouvelle année judiciaire 2024-2025, dans le cadre de ses fonctions de président du Conseil supérieur de la magistrature. En marge de la cérémonie d’ouverture, à laquelle ont pris part des responsables de l’Etat, des membres du gouvernement ainsi que des cadres supérieurs de l’appareil judiciaire, M. Tebboune a exprimé sa satisfaction quant aux progrès accomplis dans la consolidation du «système judiciaire républicain» de l’Algérie, qu’il décrit comme étant «fondé sur la confiance populaire et l’intégrité des institutions». Il a salué la «détermination» des magistrats et des acteurs du secteur de la justice, dont le travail, selon lui, est essentiel pour l’édification des bases de la gouvernance. Le président de la République a également souligné que la Constitution de 2020 a permis de «consacrer l’indépendance du pouvoir judiciaire», un acquis majeur pour garantir la transparence, la moralisation de la vie publique et, par conséquent, la stabilité institutionnelle.
Rétablissement de la confiance dans les institutions de l’Etat
Le président de la République a, par ailleurs, mis en lumière les efforts du gouvernement pour rétablir la confiance dans les institutions de l’Etat à travers des réformes législatives, en ligne avec ses engagements en faveur de la lutte contre la corruption et de la moralisation de la vie publique, tout en réitérant son engagement pour la dépénalisation de l’acte de gestion. L’engagement des magistrats dans ces missions a été chaleureusement salué par le président de la République, qui a reconnu leur rôle essentiel dans l’instauration et la consolidation de l’Etat de droit, pilier fondamental de toute société moderne et équitable.
Soulignant les progrès réalisés en matière de modernisation du secteur de la justice, le président Tebboune a exprimé sa confiance dans les futures avancées, notamment grâce aux processus de numérisation en cours. Ces efforts visent à alléger les lourdeurs bureaucratiques traditionnelles et à renforcer l’efficacité des procédures, facilitant ainsi le travail des magistrats et de tous les acteurs du système judiciaire. A ce propos, le chef de l’Etat a insisté sur l’importance de leur garantir un environnement de travail optimal, en veillant à lever les contraintes et obstacles quotidiens, tant professionnels que personnels, afin d’«assurer aux magistrats des conditions optimales pour remplir leur mission».
«Les responsables des exactions commises à Ghaza font, aujourd’hui, face à la justice internationale»
Le président de la République a également tenu à évoquer la question de la solidarité internationale, mettant particulièrement l’accent sur les violations des droits de l’homme, les crimes de guerre et contre l’humanité, dont est victime le peuple palestinien. Dans un puissant élan d’engagement moral, il a rappelé que «l’Algérie a envoyé un message fort à la communauté internationale, en appelant les hommes libres et intègres du monde entier à se mobiliser en faveur des victimes des atrocités commises, en ayant recours à la justice internationale». Se réjouissant de l’écho de cet appel, il a souligné que «les responsables de ces exactions font aujourd’hui face à des poursuites devant la justice internationale».
Outre l’intervention du président de la République, la cérémonie d’ouverture de la nouvelle année judiciaire a également été marquée par les allocutions du premier président de la Cour suprême, M. Mamouni, et du ministre de la Justice, qui ont exprimé leur gratitude au chef de l’Etat tout en soulignant l’importance de cet événement. Dans leurs discours, ils ont mis en avant les «avancées substantielles» réalisées dans le secteur judiciaire, fruits des réformes engagées depuis l’adoption de la Constitution de 2020, réformes qui, selon eux, renforcent la capacité de l’Algérie à «défendre les choix souverains du peuple».
La «sécurité juridique et judiciaire» a été au cœur de leurs interventions, les deux responsables réaffirmant leur engagement à en faire une réalité tangible. M. Mamouni a insisté sur le processus de numérisation en cours au sein de la Cour suprême, soulignant l’importance d’adapter la justice aux exigences de la modernité. De son côté, le ministre de la Justice a dévoilé les projets de loi qui seront bientôt débattus par l’Assemblée populaire nationale, parmi lesquels figurent le nouveau code de procédures pénales, le code de la route, et des réformes touchant le commerce et l’état civil.
Pour ces deux figures de la justice algérienne, ces réformes législatives visent à renforcer le cadre juridique et à relever les défis actuels, inscrivant la justice algérienne dans une dynamique de modernisation et d’efficacité accrue.