L’entreprise n’a pas respecté ses engagements : colère contre Linde Gaz Algérie

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PAR NABIL M.

Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a exprimé une profonde exaspération face à la gestion de l’entreprise Linde Gaz Algérie, dénonçant des pratiques qu’il juge incompatibles avec les engagements de privatisation.

Lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), Ali Aoun n’a pas mâché ses mots pour critiquer la direction actuelle de cette entreprise, née du processus de privatisation de l’Entreprise nationale des gaz industriels (ENGI), qui, selon lui, s’éloigne des exigences des normes de privatisation, notamment en abandonnant la production industrielle au profit d’une stratégie purement commerciale.

«Linde Gaz Algérie est une entreprise qui est née de la politique de privatisation des entreprises publiques et a joué un rôle important dans la crise de la Covid», a rappelé le ministre, soulignant que cette importance stratégique n’exempte pas la société de respecter ses engagements initiaux.

Dans le détail, le ministre explique que jusqu’en 2021, le complexe fonctionnait de manière régulière, avant que les dirigeants de cette entreprise soient remplacés. «Ce changement a causé la perturbation dans les capacités de production du complexe et s’est transformé d’une entreprise productive à une entreprise qui se charge uniquement du conditionnement, en achetant son gaz chez d’autres fournisseurs», a-t-il déploré.

Face à cette situation, M. Aoun assure que les autorités ont tenté de collaborer avec Linde Gaz afin de restaurer une production locale en conformité avec les objectifs initiaux. Cependant, les efforts du ministère sont restés vains face à ce qu’il qualifie de manque de coopération des dirigeants. «Les gestionnaires de Linde Gaz n’ont pas été coopératifs avec les autorités et ont même voulu vendre les actions de l’entreprise à un autre partenaire en Algérie, qui n’est pas spécialisé dans ce secteur», a-t-il affirmé, en dénonçant une tentative manifeste de dévier de l’activité industrielle.

Ali Aoun a également évoqué des tentatives de transfert de dividendes vers l’étranger, qui ont été bloquées in extremis grâce à l’intervention des autorités administratives. Cette situation a, de fait, exacerbé les tensions entre Linde Gaz Algérie et son associé ACS Algérie. Ainsi, pour trouver une solution à cette situation, le ministre a annoncé qu’une assemblée générale sera prochainement programmée pour examiner cette crise et établir une position claire de la tutelle envers l’entreprise.

Le ministre a cependant rassuré quant à la continuité de la production de gaz industriel en Algérie, indiquant que quatre autres entreprises sont présentes sur le marché pour répondre aux besoins nationaux.

Par ce discours, M. Aoun semble fermement décidé à restaurer la légitimité des engagements contractuels et à rappeler que la privatisation ne saurait justifier l’abandon de la vocation industrielle.