Par Djilali B.
Les Affaires étrangères algériennes vont prendre une autre dimension compte tenu des ambitions diplomatiques de l’Etat et partant du renforcement du département de M Ahmed Attaf à la faveur du remaniement gouvernemental opéré hier par le président de la République.
Le titulaire du portefeuille, M Ahmed Attaf, reconduit dans ses fonctions, a pris du galon en étant désigné ministre d’Etat avec une redéfinition de son poste. Ahmed Attaf devient ainsi Ministre d’Etat, chargé des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines. Pour ces deux derniers segments, la Communauté nationale à l’étranger et les Affaires africaines, deux postes de Secrétaires d’Etat sont créés pour s’occuper de ces deux dossiers particulièrement sensibles, d’actualité et très prenants pour le seul chef de la diplomatie qui a plusieurs fers au feu depuis sa nomination. Les deux titulaires de ces postes sont Mme Salma Mansouri, Secrétaire d’Etat chargée des Affaires africaines, et M. Sofiane Chaib, chargé de la Communauté nationale à l’étranger.
La formule a déjà été éprouvée avec un ministre des Affaires étrangères et un ministre chargé des Affaires maghrébines. C’était à l’époque du tandem Lamamra-Messahel. Ou encore, bien après, avec la désignation de cadres chevronnés pour chaque dossier : Afrique, Communauté nationale à l’étranger, Moyen-Orient, Maghreb… Cette formule a été abandonnée avec le remaniement ministériel qui a débarqué Ramtane Lamamra, alors ministre des Affaires étrangères.
La réédition de la formule du département des Affaires étrangères avec une tête, représentée par le ministre d’Etat ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, en la personne de M. Ahmed Attaf et de deux «pivots» pour s’occuper du dossier de la communauté nationale à l’étranger, en Europe particulièrement où elle est plus nombreuse, mais aussi la cible d’actes xénophobes, islamophobes, de stigmatisation et d’exclusion, plus exactement depuis la montée des courants nationalistes radicaux et des extrémistes de droite et de certains gouvernement qui font endosser leurs échecs économiques à l’immigration. Il est question aussi de la prise en charge de leurs sollicitations qui, souvent, relèvent du socio-administratif. Et du dossier Afrique qui revêt un caractère stratégique pour l’Algérie. En effet, l’Algérie est partie depuis des années à la découverte de sa profondeur africaine en faisant la somme des différentes initiatives lancées auparavant dans les cadres politique, sécuritaire et économique.
Outre la route transsaharienne, la boucle en fibre optique, le projet de gazoduc Lagos-Alger, l’Algérie a mis sur la table une enveloppe d’un milliard de dollars pour financer, entre autres, des projets sociaux dans le continent. Sa diplomatie a sillonné le continent, appuyant les démarches et initiatives de l’Union africaine. Cette intense activité est suivie par des propositions de solutions pour les crises et conflits qui traversent le continent. Libye, Soudan, Sahel, Somalie… Alger propose également, dans les cadres bilatéral et multilatéral, ses démarches et son expertise pour combattre le terrorisme. Mais pas que. L’Algérie s’est engagée à ouvrir de nouvelles dessertes aériennes vers plusieurs pays, d’organiser des expositions permanentes (stands) de produits algériens, d’encourager les opérateurs économiques nationaux à exporter et investir dans le continent. Et bien sûr, l’adhésion à la Zone de libre-échange africaine, la Zlecaf et la création de zones franches avec les pays voisins.
Reste enfin la voix de l’Afrique dont l’Algérie s’est engagée à être le porte-voix, qui nécessite la conjonction des actions continentales avec celles de la diplomatie et précisément au niveau de l’ONU où la sensibilisation des membres du Conseil de sécurité sur l’injustice infligée à l’Afrique commence à prendre avec l’accord de principe pour octroyer au continent des sièges permanents.
Cela relève des fonctions de M. Attaf au même titre que la situation au Moyen-Orient, au Sahara occidental, les conflits régionaux et les questions géopolitiques, les relations internationales et le travail pour l’avènement du multilatéralisme (en cours d’ailleurs).