/Au sortir d’une réunion qui a regroupé, hier, les membres de la Chambre nationale de l’agriculture (CNA) et leurs homologues de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), un consensus a été établi sur l’interpellation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, quant aux dépassements enregistrés par les services du ministère du Commerce dans leur campagne de lutte contre la spéculation sur les produits agricoles.
Cette réunion d’urgence a été rendue nécessaire à la suite de la mise sous scellés de 13 dépôts appartenant à des opérateurs qui sont partenaires de l’Office national interprofessionnel de régulation des légumes et viandes (UNILEV), dont 7 dans la seule wilaya de Boumerdès. De mesures conservatoires, ces mises sous scellés sont devenues définitives contre ces opérateurs qui disposeraient, pourtant d’autorisations de l’UNILEV avec les déclarations, les dates, les quantités et les produits stockés, en plus des certificats sanitaires. Du coup, les professionnels de l’agriculture rejettent ceses pratiques qui consistent à faire sortir les quantités de pomme de terre stockées, et rappellent que ces procédures relèvent de la seule autorité du ministère de l’Agriculture et du développement rural à travers l’UNILEV.
«Non à l’humiliation !»
Dans le communiqué, le président de l’UNPA, Mohamed Alioui rappellera que l’agriculteur est un homme de terrain, refusant de l’humilier ou de toucher à sa dignité. De son côté, Yazid Hambli, le président de la CNA abondera dans le même sens en affirmant que ce qui est arrivé relève de la provocation et de l’atteinte à la dignité.
Pour les représentants des agriculteurs algériens, le problème de la spéculation sur la pomme de terre n’est pas juste le fait de la spéculation, mais voit son origine dans la rareté de cet aliment pour des raisons multiples et bien connues. Ils citeront, entre autres, le changement d’activité de dizaines d’agriculteurs, quand ce n’est pas la cessation pure et simple de leur activité, à cause de l’effondrement des prix de la pomme de terre ces dernières années et l’augmentation des prix des semences et autres intrants. Du coup, les agriculteurs interpellent, à travers leur Chambre nationale et l’Union des paysans algériens, le président de la République pour intervenir sur ce sujet épineux, en faisant la distinction entre l’agriculteur et le spéculateur d’un côté, et d’un autre côté entre les dépôts des agriculteurs et ceux des commerçants spéculateurs. Les rédacteurs du communiqué ne manqueront pas de signaler leur adhésion et leur soutien à la politique de lutte contre les spéculateurs et les lois qui accompagnent cette opération, mais insistent sur la distinction qui doit être faite entre le fellah et le spéculateur.
B. A.