Les appels à suspendre la grève se multiplient : Tabi convainc les greffiers

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/La grève des greffiers et corps communs du secteur de la justice s’est poursuivie hier à travers nombre de tribunaux du pays, à des taux de suivi différents d’une wilaya à une autre, mais aussi entre différents services, au moment où certains ont fonctionné normalement.

C’est dans un contexte de division des rangs, que des appels à mettre fin à la protestation se sont multipliés ces derniers jours de la part de bon nombre de représentants de la corporation, dont la principale motivation est la disposition du ministère de tutelle à ouvrir les canaux de dialogue avec les greffiers et corps communs du secteur de la justice. Les tenants de cette approche en veulent pour preuve une réunion entre les représentants et le ministère prévue le samedi 15 janvier avant d’être reportée sine die. Et dans la perspective d’autres réunions similaires, ils préconisent de se mettre en conformité avec la loi. Soit, de commencer par nommer leurs représentants qui seront habilités à élire un nouveau bâtonnier, à former un nouveau syndicat pour discuter des revendications devant le  ministère de tutelle et, le cas échéant, étudier la question de recourir à la grève. L’appel à une suspension de la grève se veut un moyen de préserver l’unité et pour éviter davantage de divisions jusqu’à la réunion de leurs représentants avec le ministère afin d’épargner à tous leurs collègues à travers le pays plus de pressions et de divisions.

«Notre grève a porté ses fruits»

L’autre raison invoquée n’est autre que l’intervention devant les députés du ministre de la Justice, où il s’est dit ouvert au dialogue et prêt à discuter les revendications des greffiers et personnels du secteur de la justice. «Je vois qu’il fait preuve de tact et de respect et appelle au dialogue et à la discussion, et ses paroles nous suggèrent l’espoir, la confiance et l’optimisme, c’est déraisonnable après toutes ces paroles qu’il ne tienne pas ses promesses», a indiqué un greffier sur un forum dédié à ce corps de métier. «Par conséquent, nous devons agir intelligemment et habilement, mettre de côté le fanatisme et lui laisser l’espace et l’opportunité au ministre de répondre à nos demandes. L’important est que notre grève, malgré son illégalité, a donné des résultats positifs et sera menée à bien dans un proche avenir», a-t-il ajouté. Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Abdrerrachid Tabi, qui répondait à une question orale sur cette protestation, a  tout en reprochant aux greffiers d’avoir eu recours à la grève «illégale» qui a perturbé les services, estimé qu’elle aurait pu être évitée par une demande d’audience adressée au ministre de la Justice ».  Abdrerrachid Tabi a estimé inconcevable de dialoguer avec les avocats et les notaires et ne pas dialoguer avec les greffiers et personnels de son ministère, dont «je connais les doléances». Tabi a d’ailleurs reconnu la légitimité de leurs revendications en précisant que le ministère de la Justice procède actuellement à la révision statut particulier  conformément au décret numéro 08 – 409 du 24 décembre 2008, notamment en ce qui concerne l’ouverture au recrutement de titulaires de diplômes d’enseignement supérieur, le reclassement de personnels des différents catégories, le réexamen de la durée des promotions, la création de postes de haut niveau, etc. le ministre de la Justice a, en outre, souligné que le projet actuel de loi organique sera soumis pour enrichissement aux parties intéressées, à leur demande, avant d’être soumis au Gouvernement pour approbation. Mais, concernant la revendication d’intégration des corps communs, le ministre a indiqué qu’elle relève de la direction générale de la fonction publique, mais, insisté sur une proposition pour les intégrer dans le corps des greffiers.

A. R.