/Le taux de remplissage des barrages aurait dépassé les 42% à près de 3 milliards de mètres-cubes, dont 400 millions de mètres-cubes cumulés durant la première quinzaine d’avril. C’est ce que révèle le directeur de l’inspection et de l’intervention des barrages de l’Est, Kamal Mokrani.
Celui-ci, qui s’exprimait, vendredi dernier, sur radio Sétif a précisé que le taux de remplissage des barrages de l’Est du pays a atteint les 62%, avec 8 barrages qui ont dépassé les 80%, atteignant même les 100% pour certains, à l’image du barrage K’sir dans la wilaya de Jijel qui a dû subir des opérations de vidange après avoir atteint le trop plein, ou encore Beni Haroun dans la wilaya de Mila (90%). A l’Ouest, la situation est moins prolifique avec un taux de remplissage de 25%, alors qu’il n’atteint pas les 20% au centre. Sur le désenvasement des barrages, dont une demi-douzaine seraient concernée rien qu’à l’Est du pays, Kamal Mokrani avouera que l’opération reste très coûteuse, l’assimilant au coût de construction d’un nouveau barrage dans certains cas. Cela dit, l’ANBT recourrait, selon le directeur de l’inspection, à des méthodes et autres moyens à même de réduire l’envasement des barrages. Il citera, à titre d’exemple, les barrières de pierres au niveau des oueds qui se déversent dans les barrages, et le reboisement des bassins.
«50% de remplissage pour un été serein»
Par ailleurs, le directeur général de l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), Messaoud Maâtar, qui s’est exprimé, il y a plus d’une semaine, sur le taux de remplissage des barrages, après les précipitations des dernières semaines, a estimé qu’il était prématuré de se prononcer sur l’incidence réelle de ces précipitations sur le taux de remplissage des barrages. Dans le détail, le DG de l’ANBT a fait état de 19% de taux de remplissage pour l’axe de Tizi Ouzou (barrage Taksebt) jusqu’à Tipasa, la région du Cheliff avec 29%, l’extrême Ouest avec 24% et la région Est avec 61%. A la question de savoir si le niveau actuel de remplissage des barrages pourrait assurer les besoins en eau durant la saison estivale, Messaoud Maâtar répondra qu’il faut attendre la fin du mois de mai pour se prononcer, considérant que «le taux actuel n’est pas encore suffisant, étant donné qu’il faudrait un minimum de 50% de taux de remplissage pour évoquer un été serein en matière de ressources». Sur la politique de réduction des quantités d’eau distribuées, le DG de l’ANBT avouera que le but est de «tenir le coup jusqu’à la nouvelle saison hivernale». Pour y parvenir, il révèlera : «Nous mettons en place une stratégie de restrictions et de rationnement des quantités. Au lieu d’aller vers 150.000 m3 par jour, nous irons jusqu’à 80.000 m3 seulement. Ce scénario dépend, bien sûr, des quantités de pluie collectées et des précipitations».
B. A.