Les boulangers de Tizi Ouzou en grève illimité dès aujourd’hui

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/Un mouvement de grève illimité sera entamé dès aujourd’hui par les boulangers de la wilaya de Tizi Ouzou une semaine après que leurs représentants ont été reçus par un représentant du chef de cabinet du wali et par le directeur du commerce, mais sans pour autant apporter de réponse à leurs revendications.

Nombreux à être au bord de la faillite à cause du prix du la baguette alors que toutes les charges ont augmenté, les boulangers ne peuvent plus faire face et pour défendre leurs intérêts, ils se sont constitués en section au sein de l’UGCAA menée par Samir Djebbar. Selon les informations dont nous disposons, en plus de la grève, ils ont prévu un sit-in devant le siège de la wilaya ce matin. Il est nécessaire de noter aussi que dans un courrier adressé, jeudi, au wali de Tizi Ouzou, les boulangers ont expliqué que leur mouvement de grève sera maintenu jusqu’à nouvel ordre. “Cette décision a été prise après notre réunion, le 10 janvier, avec votre représentant et le directeur du commerce qui s’étaient engagés à nous donner une réponse à nos revendications au plus tard le 17 janvier”, ont-ils expliqué. “Après ces démarches, et en l’absence de réponse de vos services et de solution à notre détresse, et car nous ne pouvons pas travailler à perte, nous avons décidé de recourir à la grève”, ont-ils poursuivi. Il faut souligner que cette action est motivée, selon les boulangers de la wilaya de Tizi Ouzou, par le manque de matière première, la hausse des différentes charges et du prix des produits entrant dans la fabrication du pain.

Samir Djebbar (coordinateur de l’UGCAA Tizi Ouzou) : «A ce rythme, le métier de boulanger va disparaitre»

Joint par téléphone, Samir Djebbar, le coordinateur de l’UGCAA au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, a bien voulu nous expliquer les raisons de cette grève illimitée. «Le prix du pain est le même depuis 1996. Tout a augmenté : le prix de la levure, de l’eau que nous achetons à 3.000 DA la citerne et les autres charges. Le loyer a été multiplié par cinq depuis le début des années 2000 et le prix de la baguette est toujours le même. Dites-moi combien de nouvelles boulangeries sont ouvertes ? Par contre, nombreux sont ceux qui ont choisi ce métier et aujourd’hui ils baissent le rideau. A ce rythme-là, il n’y aura plus de boulangers dans les années à venir. Il faut tirer la sonnette d’alarme et c’est ce que nous avons fait en prenant cette décision. Nous ne demandons pas que le prix de la baguette soit augmenté de cinq ou dix dinars, ce que nous voulons, c’est que les boulangers soient mis dans de meilleures conditions pour pouvoir exercer leur métier.»

Benchohra (SG de l’UGCAA) : «Pour nous, il n’y aura pas de grève»

Contacté au téléphone, hier en fin d’après-midi, Hazab Benchohra, le secrétaire général de l’UGCAA, organisation qui chapeaute la fédération des boulangers, a accepté de nous parler de cette grève. «A notre niveau, il n’y a pas et il n’y aura pas de grève. On ne peut pas réagir ainsi moins d’une semaine après une seconde réunion tenue au ministère du Commerce, à laquelle ont pris part les représentants des boulangers, les organisations des commerçants, en présence des représentants de 8 départements ministériels concernés par le dossier. Il y a eu de bons retours et une grande envie de régler ce dossier une fois pour toute. Soyons patients et laissons les responsables du gouvernement régler ce problème.» Rappelons que, selon l’UGCAA, un accord de principe pour l’augmentation de la baguette à 15 DA a été trouvé lors de l’entrevue qui a eu lieu la semaine passée.

«Celui qui est à l’origine de cette grève a déjà été dénoncé»

Pour conclure, Hazab Benchohra n’a pas hésité à tacler Samir Djebbar en nous affirmant que des démarches ont été entamé contre cette personne afin de mettre fin à ses agissements : «Celui qui est à l’origine de cette grève est connu. Il a déjà été dénoncé aux autorités locales et même poursuivi en justice.» Des accusations contre lesquelles Saïd Djebbar a répliqué en ces termes : «Cette personne(Benchohra) ne me représente pas. Moi, je suis sur le terrain et non pas derrière un bureau. Je sais ce qui se passe, nous espérons qu’une solution soit vite trouvée pour que les boulangers puissent continuer leur commerce sans pour autant subir les conséquences de la hausse des prix», a-t-il dit pour finir.

F. C.