Au cours d’une présentation à l’occasion de l’inauguration de la station de dessalement de Cap Blanc, le PDG du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, a exposé quelques données sur le processus de réalisation de l’usine réceptionnée, mais également des quatre autres dont la mise en fonction devrait intervenir au cours de ce mois de février.
Ainsi, le responsable a indiqué que les usines qui ont été entièrement réalisées par des compétences algériennes, enregistrent un taux d’intégration de 30% des produits nationaux. Ce qui constitue une avancée non négligeable dans la perspective du renforcement de l’autonomie industrielle par la production locale et, par conséquent, de la réduction de la dépendance vis-à-vis des importations.
Le PDG de Sonatrach a encore indiqué que pour être livrées dans les délais fixés (ou avant pour ce qui concerne Cap Blanc), la réalisation des cinq usines de dessalement d’eau de mer a également mobilisé quelque 10 000 travailleurs dans le cadre un travail en continu (24/24 heures), et nécessité un investissement de 2,4 milliards de dollars.
Pour garantir l’approvisionnement en équipements, a encore indiqué M. Hachichi, un pont aérien avait été mis en place avec 288 vols dédiés au transport du matériel depuis les pays de fabrication. Par ailleurs, environ 300 étudiants ont été formés pour renforcer les compétences nationales dans le domaine du dessalement.
Rachid Hachichi a encore indiqué que des efforts sont en cours pour intégrer les énergies renouvelables dans la gestion des usines grâce à des fermes solaires capables de couvrir jusqu’à 40% des besoins énergétiques. Ce qui devrait réduire les coûts de production et de fonctionnement des stations.
En parallèle, des négociations sont toujours menées avec des fabricants étrangers pour produire localement des équipements stratégiques, comme les membranes d’osmose inverse. Eléments essentiels dans le fonctionnement de toute station de dessalement d’eau de mer, l’osmose inverse utilise une membrane semi-perméable pour filtrer l’eau. En clair, lorsqu’une pression est appliquée à une solution saline (comme l’eau de mer), l’eau pure passe à travers la membrane, tandis que les sels et autres contaminants sont retenus. Ce qui permet d’obtenir de l’eau douce à partir d’une source salée.
Rappelons qu’au cours d’une visite d’inspection effectuée l’été dernier à Oran pour s’enquérir de la progression des travaux de réalisation de l’usine de Cap Blanc, M. Hachichi avait affirmé que Sonatrach avait acquis une expérience suffisante en matière de dessalement d’eau de mer et disposait de compétences dans la réalisation et la gestion de ces stations. Ainsi, a-t-il indiqué, l’Algérie pourrait exporter son savoir en la matière, l’entreprise de pétrole et de gaz étant en mesure de réceptionner des projets pour la réalisation et l’exploitation des stations de dessalement d’eau de mer partout où l’occasion peut se présenter.
Sonatrach, en charge de la construction des stations de dessalement, a ainsi mis en place une stratégie axée sur la maîtrise des outils de gestion et l’utilisation progressive de composants locaux afin de réduire la dépendance aux importations. Sa filiale, Algerian Energy Company (AEC SPA), joue un rôle central dans cette démarche en s’imposant comme un acteur stratégique pour mobiliser les entreprises nationales spécialisées dans les technologies liées au dessalement.
De son côté, Omar Bougroua, le Secrétaire général du ministère des Ressources en eau, a rappelé que l’usine de Cap Blanc devrait permettre à la wilaya d’Oran d’atteindre un taux d’approvisionnement en eau potable de 98%, tout en rétablissant les parts de Mostaganem et Relizane via le système MAO (Mostaganem-Arzew-Oran) et en renforçant l’approvisionnement de Aïn Témouchent et Sidi Bel Abbès grâce à l’usine de Chatt El Hilal.
S.O.A.