Par Brahim Aziez
A l’heure où les exportations hors hydrocarbures sont réaffirmées comme un objectif inaliénable, les dattes algériennes qui tiennent Salon s’illustrent comme une des voies à prendre au sérieux. Ceci, d’autant que l’Algérie qui figure parmi les cinq premiers producteurs de dattes au niveau mondial, a exporté 76 900 tonnes de dattes pour une valeur de 80 millions de dollars en 2021, et ambitionne d’aller à 250 millions de dollars à la fin de l’année en cours.
Afin de renforcer les exportations de dattes, le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture a souligné la disposition du secteur à accompagner les agriculteurs engagés dans cette filière, notamment par «la mise à disposition des moyens d’irrigation nécessaires, la gratuité des palmiers destinés à être plantés, via les Directions des services agricoles ainsi que par un soutien dans la lutte contre les maladies menaçant leurs exploitations». Ce dernier, qui inaugurait jeudi dernier le Salon de la datte, a fait savoir que le ministère a lancé un programme national (2023-2027) visant à élargir les superficies agricoles dédiées aux palmiers-dattiers, s’étendant actuellement sur 174 000 hectares. Ce programme prévoit la plantation d’un (1) million de palmiers de différentes variétés, résistants aux changements climatiques et aux maladies.
En effet, l’Algérie qui avait atteint son pic de production en 2019 avec 11,6 millions de quintaux a dû constater la baisse de ce volume pour diverses raisons, d’où la volonté des pouvoirs publics de raviver cette filière porteuse dont la renommée dépasse les frontières du continent.
Plantation d’un million de palmiers
Cette année, l’Algérie devrait connaître une surproduction de ce fruit. Une information confirmée à notre journal par Abdelmadjid Khobzi, le chargé de la filiale dattes à l’Anexal, qui nous a assuré que «la production de dattes de cette année a été très généreuse», avant d’ajouter : «Si je devais vous donner un chiffre, je dirais qu’il y a eu une hausse de 25 à 30% en 2024». Plus concrètement, le responsable affirmait qu’«il y aura suffisamment de quantités pour inonder le marché local, mais aussi le marché étranger», relevant, toutefois, l’espoir des intervenants pour «recevoir l’aide qu’il faut de la part de l’Etat pour atteindre nos objectifs».
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural s’emploie également à transformer, produire et valoriser les dattes qui constituent, selon le SG du ministère, «un levier essentiel de création de richesses et une filière clé dans l’augmentation des exportations hors hydrocarbures». Le responsable a rappelé les efforts du secteur pour labelliser ces produits spécifiques.
Soutenir et diversifier les exportations
De son côté, le SG du ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national a affirmé que la qualité des dattes algériennes a connu «un bond qualitatif grâce à la grande volonté des acteurs de cette filière», affirmant par là même «la détermination du ministère à accompagner les producteurs et exportateurs, notamment dans les indemnisations par le biais du Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE)».
Pour rappel, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations annonçait, en 2023, son ambition de porter à 150 le nombre des pays importateurs des dattes algériennes à fin 2024 (contre 75 en 2021 et 90 actuellement) pour une valeur globale de pas moins de 250 millions de dollars.
La 2e édition du Salon international des dattes, qui se tient du 21 au 23 novembre en cours, a vu la participation de plus de 180 exposants, ainsi que divers acteurs et intervenants de cette filière, dont des producteurs, stockeurs, emballeurs, exportateurs, transformateurs, et des artisans locaux, outre des participants issus de pays étrangers, tels que la Tunisie, la Libye et la Turquie. Cette manifestation représente également une opportunité pour les exposants de présenter et de commercialiser les dattes et leurs dérivés, d’initier le consommateur aux différents types de dattes dont regorge l’Algérie et de sensibiliser à la nécessité de leur préservation. Ceci, d’autant que les produits dérivés des dattes sont potentiellement exportables.