Les deux présidents pour une solution interlibyenne

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Par Djilali B.

 

L’Algérie et l’Egypte avaient déjà des positions proches dans le cadre du mécanisme des voisins de la Libye qui regroupe outre ces deux pays, la Tunisie. Il s’agit d’un cadre de concertation sur les questions sécuritaires, les trois pays étant directement impactés par la crise de leur voisin et qui dure depuis 2011.

Toutefois, il y a lieu de relever une évolution de la position égyptienne sur cette question, dans le sens où elle rejoint la position algérienne sur la présence de forces étrangères sur le sol libyen. En effet, l’Algérie considère la présence de forces étrangères, notamment des mercenaires, comme un facteur aggravant les différends entre les parties en conflit dans la mesure où les soutiens à Benghazi et à Tripoli ont élargi le fossé entre le gouvernement d’union nationale et le maréchal Haftar. L’Algérie a aussi appelé à chaque occasion à ce que cessent les ingérences étrangères dans cette crise dont la solution mise en œuvre a été souvent entravée par les pressions étrangères. C’est le cas du dialogue national qui a éparpillé les partenaires libyens au lieu de les réunir ou encore les élections reportées sine die pour éviter la reprise des affrontements armés entre les deux grands blocs opposés.

L’Egypte a rejoint hier cet appel par la voix de son président Abdel Fattah Al Sissi, qui lors de la conférence de presse animée conjointement avec le président Abdelmadjid Tebboune a appelé à son tour à l’arrêt des ingérences étrangères.

«Nos positions convergent sur le Soudan, Ghaza ou encore la Libye. Nous sommes pour la stabilité de la région et pour l’arrêt des ingérences étrangères», a déclaré le Président égyptien.

«En ce qui concerne la Libye, il y a la nécessité d’un cessez-le-feu et l’organisation des élections», dit-il. autrement dit, la solution est entre les mains des Libyens eux-mêmes. Un autre point de convergence entre Alger et Le Caire qui souffrent directement et indirectement des effets de cette crise.

Abdel Fattah Al Sissi reprendra par ailleurs le principe algérien du rejet de l’ingérence qu’elle s’applique à elle-même. Le Président égyptien a rappelé à cette occasion que les deux pays s’empêchent de se mêler des affaires internes de la Libye. «Nous sommes d’accord avec l’Algérie pour que l’on ne se mêle pas des affaires internes de la Libye», a indiqué le président Al Sissi.

«Nous travaillons pour accompagner ce pays frère pour tenir des élections et se doter d’un gouvernement légitime», a conclu le Raïs.

De son côté, le président de la République a réaffirmé que la position de l’Algérie par rapport à la crise libyenne n’a pas changé. «Notre position n’a pas changé et ne changera pas. Le changement doit être interlibyen», a affirmé le président Tebboune, qui a rappelé qu’il s’agit pour l’Algérie d’un principe. Principe qui est un fil conducteur de la politique étrangère du pays. Il favorise la solution politique à travers un dialogue inclusif pour aboutir à un consensus qui préserve la souveraineté du pays et son unité territoriale, avec en bout de chaîne l’organisation d’élections législatives et présidentielle pour doter le pays d’institutions légitimes.

Les prochaines étapes de cette démarche pourraient être plus dynamiques, dans le cadre arabe ou régional pour encourager la solution politique et arrêter définitivement les hostilités entre les clans rivaux de la scène libyenne.