Les messages de Tebboune à Trump

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Les messages de Tebboune à Trump

Par Djilali B.

 

L’élection de Donald Trump, 47e président des Etats-Unis, a eu l’effet d’un séisme dans certaines capitales. Et pour cause, Trump a annoncé son intention de changer des choses dans le monde et de «soigner» son pays.

A cette occasion, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a adressé à son nouvel homologue américain un message de félicitations dans lequel il lui a fait part de sa volonté de travailler avec lui en vue de promouvoir la dynamique positive que connaît le partenariat bilatéral vers de plus larges perspectives. « Je saisis cette occasion pour rappeler la profondeur des relations d’amitié historiques qui lient l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique et saluer la dynamique positive que connaît le partenariat bilatéral dans différents domaines, exprimant, par là même, ma volonté de travailler de concert avec vous en vue de les promouvoir vers de plus larges perspectives au mieux de nos intérêts communs », a écrit le président de la République. « Je ne manquerai pas de saluer, à cette occasion, nos efforts bilatéraux dans les fora internationaux et notre attachement permanent à intensifier la concertation et la coordination concernant les questions d’intérêt commun et à plaider en faveur des initiatives visant à préserver la paix et la sécurité internationales, sachant que mon pays est membre non permanent », a conclu le président de la République son message.

L’Algérie et les Etats-Unis sont déjà liés par un traité d’amitié et de dialogue politique et stratégique. Des rencontres bilatérales de haut niveau ont régulièrement lieu, par alternance, à Alger et Washington. Ce dialogue est étendu aux questions sécuritaires, où la coopération entre les deux pays a connu un saut qualitatif après les attentats du 11 septembre 2001, l’Algérie et les Etats-Unis étant confrontés au même phénomène criminel. Washington avait reconnu la légitimité du combat de l’Algérie contre le terrorisme et avait résolu de soutenir cette stratégie, lui reconnaissant également son expertise en la matière. A souligner que les services de sécurité algériens sont souvent sollicités dans les rencontres et forums dédiés aux questions sécuritaires et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme religieux. De leur côté, les Etats-Unis dispensent des formations pour les éléments des forces de sécurité, y compris la police, aident l’Algérie dans le cadre des accords de coopération et fournissent des matériels militaires dans le cadre de la diversification des fournisseurs de l’ANP entamée par le ministère de la Défense nationale. Alger et Washington échangent aussi des informations et renseignements sur le terrorisme ainsi que leurs analyses.

Ils coopèrent également dans le cadre de la lutte internationale contre les groupes terroristes, notamment au niveau régional, particulièrement dans la région du Sahel devenu le point de chute des groupes défaits, notamment au Moyen-Orient et où de nouvelles alliances se nouent entre groupes armés, ce qui fait augmenter le niveau de la menace sur la stabilité de la région. L’Algérie est sollicitée particulièrement pour son approche et son expertise dans la lutte contre ce phénomène et les autres activités criminelles connexes.

 

Questions sécuritaires et diplomatie

La coopération se fait également avec l’Africom, dont les responsables font régulièrement escale à Alger.

La coopération sécuritaire et militaire entre les Etats-Unis et l’Algérie s’est accrue et est intense, comme le confirment le rythme des échanges et les visites entre responsables et délégations des deux pays.

Par ailleurs, l’élection de Trump coïncide avec la reprise de la coopération dans le domaine énergétique marqué par la signature de contrats entre la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach et deux majors américaines, ExxonMobil et Chevron. En effet, absentes depuis des années, les compagnies américaines sont revenues cette année avec d’ambitieux projets d’investissement en Algérie. L’arrivée d’ExxonMobil et Chevron est un signal très positif pour les autres compagnies américaines.

Par ailleurs, le nouveau président américain va trouver l’Algérie membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU où son représentant n’a pas chômé et n’a pas manqué d’initiatives, particulièrement sur la question palestinienne et les odieux crimes, qualifiés désormais de crimes contre l’humanité, que commet l’armée israélienne depuis plus d’une année contre les civils palestiniens. Souvent, faut-il le préciser, en collaboration avec les Etats-Unis. Cette coopération devra se poursuivre et probablement s’intensifier, cela d’autant plus que le nouveau locataire (un revenant) de la Maison Blanche a promis de régler et de trouver des solutions à presque tous les conflits et crises actuelles que connaissent plusieurs régions à travers le monde. Donald Trump a évoqué la guerre en Ukraine, le Moyen-Orient, entendre sans doute l’Irak, la Syrie, le Yémen, ou encore la guerre à Ghaza et sans doute aussi les accords d’Abraham. Il y a également le cas de la Libye et la lutte contre le terrorisme international. M. Trump devra compter avec la voix de l’Algérie et le bloc A3+ au Conseil de sécurité. Et pour ce faire, les responsables des deux pays doivent opérer un rapprochement de leurs positions pour faire aboutir ces dossiers dans le respect du droit international et de la charte de l’ONU.