Les ministres du nouveau gouvernement prennent leurs fonctions : Second souffle pour les projets du Président

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Les ministres du nouveau gouvernement prennent leurs fonctions : Second souffle pour les projets du Président

Par M. Mansour

 

Le remaniement ministériel opéré par le président de la République a entraîné une réorganisation du gouvernement, avec l’arrivée de nouveaux visages et des ajustements dans la structure de certains ministères, en phase avec la vision présidentielle. Ce réaménagement soulève plusieurs questions sur les objectifs et les messages que le chef de l’Etat souhaite transmettre, notamment à travers la reconfiguration de ministères, la création de Secrétariats d’Etat et l’attribution de nouvelles missions. Les prises de parole des ministres lors des cérémonies de prise de fonctions et des passations de pouvoir ont permis de mieux comprendre les priorités des secteurs, en particulier ceux jugés les plus stratégiques.

 

L’Afrique et la diaspora au centre des préoccupations

Parmi les ministres qui se sont exprimés hier pour réaffirmer leur engagement, Ahmad Attaf, désormais ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté algérienne à l’étranger et des Affaires africaines, a souligné l’importance particulière que le chef de l’Etat accorde aux relations avec les pays africains. Selon lui, cela nécessite un passage à la vitesse supérieure pour renforcer les liens avec les partenaires du continent. Lors de la cérémonie d’installation des deux Secrétaires d’Etat placés sous son autorité, M. Attaf a mis en avant la priorité accordée à ce dossier, tout en insistant sur l’importance de la dimension liée à la communauté nationale à l’étranger. Il a affirmé que ces nominations étaient le reflet de l’engagement du président Tebboune en faveur de la diplomatie africaine, avec pour objectif de renforcer les relations bilatérales avec les pays africains et d’accroître la contribution de l’Algérie au sein de l’Union africaine. Le ministre a également insisté sur l’importance de l’unité et de la mobilisation autour de la vision présidentielle, en particulier à l’aube du deuxième mandat du président, afin de consolider le rôle central de l’Algérie sur la scène internationale et défendre ses principes.

 

L’Algérie comme un acteur clé sur la scène énergétique mondiale

S’exprimant dans le même contexte, Mohamed Arkab, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, a réaffirmé sa volonté de poursuivre la stratégie nationale définie par le président Tebboune. Lors de la cérémonie d’installation de la Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Energie, chargée des Mines, Karima Tafer, et du Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Energie, chargé des Energies renouvelables, Noureddine Yassaa, M. Arkab a détaillé plusieurs priorités pour le secteur, mettant particulièrement l’accent sur le développement des hydrocarbures et la transition énergétique. Il a annoncé des mesures visant à renforcer la production de gaz naturel, tout en optimisant son utilisation et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Le ministre a également souligné l’importance du développement des énergies renouvelables, en particulier de l’hydrogène vert, avec des projets pilotes à Arzew et Hassi Messaoud, dans l’optique de positionner l’Algérie comme un acteur clé de l’exportation d’hydrogène vert.

 

«Une industrie développante»

La relance industrielle figure également parmi les priorités majeures exprimées par Sifi Ghrieb, nouveau ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique. Lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur, Ali Aoun, M. Ghrieb a présenté une vision axée sur l’innovation et le renforcement des compétences algériennes, tant au niveau national qu’international, dans le but de revitaliser l’industrie locale et de valoriser le produit national. Il a également insisté sur la nécessité d’un changement de paradigme, en passant d’une «industrie industrialisante» à une «industrie développante», une évolution qu’il estime essentielle pour favoriser l’exploitation des compétences nationales. Par ailleurs, Fouad Hadji, ministre délégué chargé de la Production pharmaceutique, a réaffirmé son engagement à faire de l’Algérie un véritable pôle de production pharmaceutique, avec pour objectif de réduire la facture d’importation des médicaments.

 

Un nouvel élan pour les secteurs de l’agriculture et du commerce

De son côté, le ministre de l’Agriculture, Youcef Cherfa, a, pour sa part, mis l’accent sur la relance du secteur agricole, avec une priorité donnée à la sécurité alimentaire et à la mobilisation des cadres du ministère pour atteindre les objectifs fixés par le président Tebboune. M. Cherfa a insisté sur la nécessité d’un effort coordonné pour améliorer le niveau de vie des citoyens et répondre aux défis du secteur.

Pour sa part, Tayeb Zitouni, ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, a annoncé une série de mesures visant à réguler le marché et protéger le pouvoir d’achat des Algériens. Il a précisé que des applications numériques seraient lancées pour garantir une régulation transparente et équitable du marché, notamment pour lutter contre le marché parallèle et la spéculation.

Enfin, Mohamed Boukhari, le nouveau ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, a présenté une feuille de route ambitieuse pour soutenir les exportations et promouvoir de nouvelles destinations commerciales, tout en veillant à protéger l’économie nationale face aux défis mondiaux.

Si chaque secteur a ses priorités spécifiques, un fil conducteur s’est dégagé lors des prises de fonction : celui de la mobilisation et de la cohésion pour mener à bien les réformes nécessaires et répondre aux enjeux actuels. Le remaniement ministériel, loin d’être une simple réorganisation administrative, semble bien traduire une volonté de poursuivre une dynamique de réformes, s’appuyant sur des stratégies ciblées pour faire face aux multiples défis de demain.