/Les prix des produits électroniques et électroménagers enregistrent depuis près de deux années une augmentation permanente et n’arrivent toujours pas à se stabiliser. Cette tendance haussière des prix est relative à de nombreux facteurs, selon les acteurs du secteur, dont l’absence d’un cahier des charges régissant la filière et d’autres paramètres extérieurs en relation avec le marché des transports maritimes et les prix des composants sur le marché international.
Le nouveau cahier des charges qui devra régir la filière de la production de l’électroménager n’a toujours pas été dévoilé par le ministère de l’Industrie. Son entrée en vigueur était prévue pour le début de l’année 2020, deux ans plus tard, le fameux document, est semble-t-il, enfermé dans les tiroirs du ministère de l’Industrie. Résultat des courses : les prix des produits d’électroménager ont connu, depuis, une montré vertigineuses et de nombreux opérateurs ont réduit drastiquement leur production. Durant l’année 2020, le gouvernement a procédé à la suspension de l’importation des kits SKD/CKD, dans la loi de finances complémentaire, adoptée le mois de juin de la même année, sans présenter d’autres alternatives pour garantir la continuité de l’activité.
Les opérateurs attendent le cahier des charges… et le feu vert
Outre l’absence d’une loi régissant l’activité, d’autres facteurs sont intervenus pour entraver la production, Il s’agit, entre autres, de la multiplication des charges pour les importateurs notamment celles liées au transport maritime.
La production dans le secteur de l’électroménager et de l’électronique a connu une baisse très importante durant cette période qui est marquée par une hausse considérable des prix à la vente de l’ordre de 30 à 40%.
Une machine à laver qui était cédée, il y a deux ans à 35.000 dinars est vendue aujourd’hui à 56.000 dinars. Même constat pour les réfrigérateurs et les téléviseurs. En effet, de nombreux opérateurs comme Condor, Iris, Stream System et ENIEM, qui par le passé exportaient vers des pays tels que la Tunisie, le Sénégal et le Mali, trouvent, aujourd’hui, énormément de difficultés à approvisionner le marché national, et ce, en raison d’une baisse significative de leur production. L’activité dans le secteur qui est fortement impactée par les décisions des pouvoirs publics d’en finir avec «les importations déguisées» est aggravée davantage par les mesures sanitaires.
Condor annonce des exportations imminentes vers la Côte-d’Ivoire !
En parlant de Condor, son directeur général adjoint Mohamed-Salah Daâs nous a fait une déclaration, du moins surprenante hier à la SAFEX. «Nous allons nous tourner vers l’exportation. Il y a 3 mois, on a signé un accord avec la Côte d’Ivoire pour l’exportation de nos produits. Le représentant ivoirien sera à Alger cette semaine pour voir nos produits et visiter nos installations et éventuellement accompagner la première cargaison de nos produits vers Abidjan. On a aussi des marchés dans toute l’Afrique de l’Ouest. Condor est et restera le leader dans ce domaine en Algérie et on va réaliser des chiffres hors hydrocarbures», promet-il. Comment ? Le dirigeant de la firme n’a donné aucune explication.
Brandt a exporté 1 million de machines à laver en Europe
Si certains opérateurs traditionnels activant dans le secteur enregistrent des résultats négatifs, d’autres comme Brandt Algérie, sont très actifs et affichent des ambitions à développer davantage l’exportation de leurs produits vers l’étranger. «Notons que plus d’un million de machines à laver et réfrigérateurs ont été exportés vers l’Europe notamment la France ainsi qu’aux pays du Maghreb», indique un communiqué rendu public hier par Brandt. D’autres opérateurs, également, attendaient le feu vert des autorités publiques pour le lancement des projets de production dans cette filière. Parmi ces marques qui veulent se réintroduire sur le marché national, on peut citer le cas des grandes marques comme Samsung, qui, selon nos informations a fini d’installer une nouvelle usine en Algérie et LG, qui a réduit ses activités en Algérie, mais qui vise quand même à élargir ses activités et mettre sur le marché ses nouveaux produits avec une revue à la baisse de ses prix.
ENIEM prépare son retour
Dans le même registre, l’un de fleurons de l’industrie national, ENIEM, a bénéficié cette fois-ci d’un intérêt particulier des autorités publiques. L’Entreprise nationale des industries électroniques, filiale du groupe public Elec El Djazair, compte revenir au-devant de la scène. La nomination d’un nouveau DG et l’annonce de nouvelles aides pour relancer la machine de production de cette firme démontre une volonté réelle de l’état algérien de redonner vie à ENIEM. Outre la signature de cet accord de partenariat avec les Italiens, Ahmed Zeghdar, ministre de l’Industrie, a annoncé, avant-hier, la relance de l’activité de trois unités de l’ENIE durant le premier trimestre de l’année prochaine. A. B.