Par R. Akli
Sept secteurs dynamiques ont particulièrement contribué à booster la croissance du produit intérieur brut (PIB) algérien durant l’exercice écoulé, indique la banque d’Algérie (BA) à travers son dernier rapport annuel retraçant les évolutions de l’économie nationale en 2023. Il s’agit, dans un ordre décroissant de leur contribution à la croissance de l’économie nationale, de ceux des «industries extractives», de «la construction», de «l’agriculture, chasse et sylviculture», «du commerce, réparation auto et articles domestiques», des «transports et communications», de «l’administration publique» et enfin «des industries manufacturières», précise la BA. A eux seuls, relève cette dernière, ces sept secteurs totalisent «collectivement plus de 80% du PIB» du pays.
Dans l’ensemble, le rapport souligne que l’activité économique en Algérie a observé une progression soutenue, portée surtout par «un rebond significatif de la production du secteur des industries extractives, ainsi que par les performances remarquables des secteurs de l’agriculture, de la construction et des services». Avec un taux de croissance global de 4,1% l’année dernière, soit «le plus élevé de toute la période 2015-2023», l’économie algérienne, analyse la banque centrale, a confirmé son redressement, après une période de crise sanitaire intense, l’activité économique, rappelle-t-elle, ayant enregistré une forte récession en 2020 (-5%) en plein contexte de pandémie mondiale de Covid-19. Au cours des trois exercices précédents, l’économie nationale a affiché «des taux de croissance appréciables», respectivement de 3,8%, 3,6% et 4,1%, ce qui témoigne ainsi de son «rapide rétablissement», estime la même institution, en notant toutefois que certains secteurs ont enregistré des baisses par rapport à leurs performances de 2022. Dans cet ordre d’idées, la BA souligne que la croissance de la production agricole a enregistré un repli, passant de 5,3% en 2022 à 3,3% en 2023, contribuant ainsi à hauteur de 8,4% à la croissance globale, contre 16% une année auparavant. Cela étant, précise l’institution, le secteur agricole a marqué «une progression de sa part dans le PIB aux prix courants, qui a atteint 12,9%, contre 10,4% en 2022». En termes de valeur ajoutée, le secteur de l’agriculture, chasse et sylviculture a ainsi généré 4204,5 milliards de dinars en 2023, contre 3323,1 milliards de dinars en 2022. De son côté, et bien que sa croissance ait légèrement reculé à 3,7% en 2023, contre 4% l’année d’avant, le secteur de la construction a fortement contribué à la croissance économique globale et «se place au troisième rang avec une contribution de 10,8% durant l’exercice écoulé, contre 15,1% en 2022». Sa part dans le PIB aux prix courants s’élève à 12,9% en 2023, contre 12% l’année précédente. De même, le secteur des services a vu sa valeur ajoutée croître à 14.684,68 milliards de dinars en 2023, contre 13.693,7 milliards de dinars en 2022.
Industrie extractive
Par conséquent, est-il souligné dans le même rapport, l’apport de ce secteur au PIB à prix courants est passé de 42,8% à 45,1% entre les deux exercices considérés. En termes réels, est-il précisé, «toutes les branches d’activités relevant de ce secteur ont enregistré une croissance positive et ont quasiment maintenu leur rythme de l’année précédente, à l’exception de la branche hôtels et restaurations. Le secteur du commerce, réparation auto et articles domestiques a, quant lui, enregistré une croissance de 6,2% et constitue ainsi le principal moteur de la croissance des services marchands et le deuxième contributeur (14,9%) à la croissance du PIB global, derrière les industries extractives. Après une contraction importante tout au long de l’année 2022, celles-ci, relève la BA, ont rebondi en 2023 et constituent même le principal moteur de la croissance globale. Aux prix courants, souligne la banque des banques, la valeur ajoutée du secteur des industries extractives s’est établie à 5237,2 milliards de dinars, contre 6278,3 milliards de dinars en 2022, soit une baisse de 16,6%, due au recul des prix des hydrocarbures. Toutefois, observe la même institution, malgré cette baisse de sa valeur ajoutée nominale, ce secteur représente en 2023 le principal contributeur à la croissance, avec une part de 17,1% de la valeur ajoutée globale, contre 12,6% en 2022. Pour leur part, les industries manufacturières ont vu leur valeur ajoutée s’établir à 2533,8 milliards de dinars en 2023, contre 3283,8 milliards dinars en 2022, tandis que leur contribution au PIB aux prix courants s’est établie à 7,8% durant l’exercice écoulé. S’agissant enfin des secteurs des «transports et communications», «activités financières», «immobilier, locations et services aux entreprises», la BA souligne qu’aux prix courants, l’ensemble de ces services marchands représentent une part de 31,2% du PIB, alors que de leur côté les services non marchands, représentés principalement par les services de l’administration publique et de l’éducation, ont contribué à hauteur de 9,1% à la croissance économique globale.