PAR AMIR DZIRI
La sélection nationale a quitté hier matin Lomé, en direction de Bouaké après avoir effectué un stage de préparation du 1er au 10 janvier, ponctué de deux matchs contre le Togo A’ (3 à 0) et le Burundi (4 à 0), en prévision de la CAN Total Energies – Côte d’Ivoire. Un stage qualifié de réussi par le staff technique, à sa tête le sélectionneur national Djamel Belmadi qui n’a pas caché sa satisfaction pour avoir atteint les objectifs inscrits au départ de ce regroupement.
Atal, Slimani et Belaïli ouvrent le bal
Dans sa planification de départ, Djamel Belmadi avait prévu l’arrivée de quelques joueurs au centre technique national de Sidi Moussa avant même le début du regroupement, prévu le lundi 26 décembre, d’où la présence de Youcef Atal, à l’arrêt depuis son affaire en justice, et Islam Slimani, dont le championnat avec son club brésilien de Coritiba était déjà terminé. A ces deux joueurs, viendra s’ajouter l’actuel métronome du Mouloudia d’Alger, Youcef Belaïli. Le trio en question a bien travaillé sous la houlette des préparateurs physiques.
La liste des 26 tombe après le derby USMA – MCA
A partir du lundi 26 décembre, les joueurs commencent à débarquer par petits groupes au CTN de Sidi Moussa. Ils sont déjà une dizaine à l’heure de la première séance d’entraînement en présence du staff technique qui avait déjà pris ses quartiers depuis
quelques jours pour peaufiner et préparer dans le moindre détail le programme de travail, et bien évidemment la fameuse liste des joueurs qui seront retenus pour la grande fête du football africain.
Une liste qui a fait l’objet de grosses spéculations dans les médias, sur les réseaux sociaux et dans la rue algérienne. Chacun détenait ses 27 joueurs, alors que la CAF donnait le choix d’avoir entre 23 et 27 joueurs sur une liste élargie de 55 joueurs. Belmadi, qui avait listé 50 noms sur sa liste élargie, va faire durer le suspense jusqu’au vendredi 29 décembre 2023 au soir, soit après le derby algérois entre l’USM Alger et le MC Alger au stade du 5-Juillet, où il était présent avec l’ensemble de son staff et plusieurs joueurs déjà présents. Il est vrai que sur le terrain, le spectacle était quasi absent, mais plutôt dans les tribunes, plusieurs joueurs étaient concernés, puisque dès le coup de sifflet de Mustapha Ghorbal, trois dans le carnet de voyage : le gardien Oussama Benbot et le défenseur Zindeddine
Belaïd de l’USM Alger et la coqueluche du Mouloudia, Youcef Belaïli.
Le vrai faux »Gouirigate »
Ça y est, la liste de 26 joueurs pour la CAN est tombée ! Elle est commentée et analysée dans tous les sens et partout ; sur les plateaux télé, sur les réseaux, dans les cafés. Et de l’avis de presque tout le monde, cette liste est qualifiée de logique, soit un savant équilibre entre expérience des uns, fougue et jeunesse des autres, des doublures pratiquement à tous les postes et des ambitions. Mais voilà, une – mauvaise – nouvelle vient de tomber comme un cheveu dans la soupe.
En effet, au moment où Belmadi livrait sa dernière conférence de presse au stade Nelson-Mandela de Baraki, il ne pouvait pas se douter que le sociétaire du Stade de Rennes allait déclarer vraiment forfait pour la CAN. Arrivé à Alger samedi 30 décembre, Amine Gouiri ressentait toujours des douleurs au genou, confirmant ainsi les échanges entre le staff médical de son club et celui de la sélection. D’ailleurs, lui qui devait être à Alger le 26 décembre, il n’a pu être là que le 30. Une fois sur place, il a été ausculté par Dr Mohamed Soltani qui avait déjà en sa possession le dossier du joueur.
S’ensuivra alors une longue discussion entre Gouiri et Belmadi avant que ce dernier ne consente que le joueur n’a aucun intérêt à rester en sélection et qu’il devait rentrer en
France pour se faire prendre en charge. Dimanche 31 décembre, Gouiri suit à partir de la main courante le match d’appui entre les coéquipiers de Bensebaïni et la sélection U23 avant de dire au revoir à ses coéquipiers dans la soirée et aux membres des staffs. Le lendemain, jour de départ pour Lomé, la fédération annonce, à travers son site officiel, la défection de Gouiri, nouvelle que confirmera Belmadi une fois que la délégation a débarqué au Togo. La nouvelle est relayée par le club de Rennes et par le joueur lui-même qui s’est dit regretter, la mort dans l’âme, son absence de la CAN.
Quelques jours plus tard, c’est son entraîneur Julien Stéphan qui tartine encore sur le
sujet, alimentant déjà une polémique que certains souffleurs de braise ont bien voulu
allumer, mais en vain. Les Verts sont déjà à Lomé pour leur stage, Gouiri est chez lui. Fin de l’histoire.
La frayeur M’Bolhi, Zeghba à la rescousse
A peine arrivés à Lomé, les hommes de Belmadi prennent déjà le chemin du stade
de Kégué pour leur première séance d’entraînement. Huit encore suivront jusqu’au
mardi 9 janvier. Mais dès cette séance, le gardien Raïs M’Bolhi se blesse aux doigts de
la main gauche. Il souffre, il est alors évacué en urgence à l’hôpital pour une IRM. Dans la
foulée, le coach national prend la décision de rappeler le gardien de Damac FC (Arabie
saoudite) Mustapha Zeghba, car il n’est pas question de prendre le moindre risque. Le
lendemain, les résultats de l’IRM ne révèlent rien de grave, mais M’Bolhi doit observer le
repos. La FAF annonce officiellement une liste définitive de 26 joueurs, dont quatre
gardiens, car il n’est pas question de prendre le moindre risque.
Cette situation renforce davantage le gardien Anthony Mandrea, titulaire numéro
un depuis plusieurs matchs, notamment durant l’année 2023, et force tranquille de
l’équipe, surtout depuis ses sorties contre le Sénégal et l’Egypte, et surtout la dernière
rencontre officielle contre le Mozambique à Maputo où il s’est distingué par des arrêts
décisifs.
Atal, une condamnation et un soutien sans faille
D’autres joueurs ont été dans le dur au début de ce stage, il s’agit du duo Mohamed
Amine Tougaï, venu blessé, Ramiz Zerrouki, souffrant d’une grosse grippe, et Youcef
Atal, pour une affaire extrasportive. Les deux premiers nommés sont épargnés par
l’intensité des séances, et suivent des exercices adaptés durant les trois ou quatre premiers jours, avant d’intégrer le reste du groupe. D’ailleurs, ils ne disputeront pas le
premier match face au Togo, alors que pour le second, face au Burundi, seul Ramiz est
incorporé à la 71e minute pour remplacer Nabil Bentaleb. Le plus dur est passé, y compris pour le sociétaire de l’OGC Nice, condamné finalement à 8 mois de prison avec sursis et une amende de 45 000 euros.
Le joueur évite de commenter cette affaire qui l’a éloigné des terrains durant presque
deux mois, tout comme son coéquipier Yasser Larouci, interrogé lors de l’unique
zone mixte tenue avec les joueurs à Lomé. Toutefois, Atal a reçu le soutien sans faille de
tous ses camarades, des membres de tous les staffs et du sélectionneur national qui n’a
cessé de l’encourager à dépasser cette épreuve difficile. Reste sa future destination. Le joueur aurait plusieurs touches sérieuses, et étudie les unes après les autres,
avant de prendre sa décision. De l’Arabie saoudite à la Turquie, en passant par l’Espagne et l’Angleterre, plusieurs pistes sont plausibles.
A. D.
