Les zones d’ombre pour une place au soleil

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Par Mohamed Medjahdi

 

On les désignait pour tout cela et jusque-là comme l’arrière-pays, l’intérieur, les bourgades reculées, les communes déshéritées… en dichotomie avec la ville, les grands centres urbains, les chefs-lieux… Aujourd’hui, on leur assigne cette désignation de zones d’ombre. Seraient-elles à l’ombre du reste du pays ? Seraient-elles en reste du reste des contrées du territoire national ? Où vivraient-elles tout bonnement dans l’ombre ? Ou à l’ombre des lieux plus nantis, plus privilégiés, mieux desservis, plus vernis sur tous les plans. A présent qu’on les a plus ou moins identifiées, à la bonne heure, ou au bonheur, c’est selon, voilà le branle-bas général autour de ces zones d’ombre qui commencent à avoir leur part du soleil.

 

Enfin ! Tout un programme qui va sortir ces douars et leurs chaumières de leur quotidien, car il va s’en trouver désormais chamboulé. Et la vie des populations marginalisées complètement bouleversée avec ! Et même que les autorités locales supervisées par les pouvoirs publics sont instruites de veiller aux changements avec les budgets adéquats alloués en matière d’assainissement, d’alimentation en eau potable, d’installations en gaz, électricité, de fibre optique, d’infrastructures sanitaires, de chantiers de construction de logements, de structures éducatives, de lieux de loisirs et de sport, de transport, tous genres confondus, de travaux publics… Et rien n’est laissé au hasard. Les plus hautes autorités de l’Etat ont mis sur rail ce gros ouvrage mené à exécution par de hauts responsables qui se déplacent au sein même de ces zones d’ombre pour faire suivre d’effet les instructions et les décisions qui viennent en écho aux plaintes, manifestations, réclamations des populations délaissées, abandonnées à leur sort, qui ne devait jamais être le leur. Ces appels de la rue ont été entendus et écoutés. D’où ce répondant en réactions immédiates sur le terrain des interventions pour tenter de cerner les problèmes soumis à résolution. Des solutions idoines accompagnent ainsi les visites de travail et d’inspection dans ces régions éloignées pour tenter de mettre le doigt sur ce qui ne va pas pour compléter les entreprises initiées dans un premier temps. Un suivi régulier et attentif des travaux et des projets préconisés est aussi exigé des responsables sur place avec un cahier des charges à mener à bon port, le tout supervisé, au bout d’une échéance, examinée, contrôlée et laissée à appréciation, pour que la promesse due soit tenue. Finis donc les discours pompeux et enflammés et qui finissent là où la parole prend fin ? Terminés alors les chantiers du provisoire qui dure ? A bannir à jamais les différences sociales aux quatre coins du pays ? Plus qu’un souhait, une réalité palpable par ceux qui en attendent énormément puisque eux aussi veulent et depuis fort longtemps sortir de l’ombre. Sans l’ombre d’un doute.

En effet, une partie non négligeable des territoires ruraux connaît une métamorphose de sa morphologie, principalement façonnée par la mise en œuvre de nombreux programmes visant à développer des équipements publics. Ces programmes ont contribué à maintenir une population rurale croissante ; mais attention, l’exode rural, très massif durant les premières décennies de l’indépendance, n’a pas vidé ces zones de leur population !