Par S. Ould Ali
Depuis le début de l’année, la société espagnole Repsol et l’indonésienne Pertamina sont autorisées à exploiter les hydrocarbures à Menzel Lejmat, périmètre situé dans le bloc 405a, à Reggane. Le décret présidentiel publié dans le «Journal» officiel du 7 janvier dernier approuve, en effet, le contrat pour l’exploitation des hydrocarbures sur le périmètre en question conclu à Alger le 15 juin 2023 avec les sociétés PT Pertamina Algeria Eksplorasi Produksi et Repsol exploracion 405A, S.A.
A l’été 2023, le groupe Sonatrach avait conclu avec les deux sociétés étrangères un contrat d’hydrocarbures, type de partage de production, dans le cadre du protocole d’accord signé entre les trois compagnies le 28 septembre 2022. Selon les détails fournis lors de la signature, Sonatrach, Pertamina et Repsol étaient partenaires dans le contrat Lejmat et Oulad N’sir (blocs 405 et 215) et exploitaient, dans le cadre du même contrat, les gisements de MLN & Satellites (09 gisements), le gisement d’Ourhoud ainsi que le gisement d’El Merk.
A l’époque, Sonatrach avait annoncé que le montant de l’investissement global prévu pour la mise en œuvre de ce plan de développement «est estimé à plus de 800 millions de dollars et permettra une récupération de près de 150 millions de barils équivalent pétrole».
Le programme des travaux comprenait, par ailleurs, la construction d’une unité d’extraction des GPL Forage de 12 puits d’huile et un puits d’injection de l’eau, le raccordement des nouveaux puits de développement et l’entretien des installations existantes, ainsi que l’acquisition sismique 3D. Il était également question d’un projet WAG (Water Alternating Gas), un projet de digitalisation, une étude laboratoire sur l’EOR et un projet de production d’énergie solaire. Le nouveau contrat était conclu pour une durée d’exploitation de 25 ans, selon une présentation faite à l’occasion.
Dans son édition d’hier, la publication espagnole «El Economista» a annoncé que «Repsol a reçu l’approbation définitive pour réaliser un investissement de 731 millions d’euros dans deux blocs de production en Algérie : Reggane Nord et le Bloc 405a, qui comprend les licences MLN, EMK et Ourhoud». Ce qui, selon le même journal, constitue une «étape-clé» dans la normalisation des relations entre l’Algérie et l’Espagne après les tensions générées en 2022 par le revirement du gouvernement de Pedro Sanchez sur la question du Sahara occidental et son soutien au Maroc.
La crise diplomatique s’était traduite par le rappel par Alger de son ambassadeur à Madrid, le gel du traité d’amitié et de bon voisinage signé en 2002 et la suspension des échanges commerciaux avec l’Espagne. Mais les relations bilatérales se sont graduellement dégelées, notamment depuis septembre 2023, lorsque, à l’Assemblée générale des Nations unies, Pedro Sanchez avait plaidé pour une solution au conflit au Sahara occidental dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
Autre signe d’un retour des relations économiques entre l’Algérie et l’Espagne, notamment dans le secteur de l’énergie, une réunion s’est tenue le 6 février entre Rachid Hachichi, le PDG de Sonatrach, et une délégation d’Enagás, menée par son PDG Arturo Gonzalo Aizpiri. Cette rencontre majeure a permis d’explorer les opportunités de collaboration dans le secteur de l’hydrogène vert et des énergies renouvelables entre l’Algérie et l’Espagne.
Il y a quelques jours, une réunion avait été tenue entre le PDG de Sonatrach et Juan Llado Arburua, PDG de la société Técnicas Reunidas pour discuter des projets en cours, notamment la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud et une unité de production de polypropylène en Turquie.
