Par Abdellah. B
Encourager la production du lait cru en Algérie et réduire les importations du lait en poudre, c’est l’objectif phares des nouvelles mesures prises par les pouvoirs publics et qui visent à la fois de préserver l’intérêt des éleveurs et des laiteries, tout en garantissant un accès des citoyens à ce produit de large consommation à un prix subventionné.
Dans ce sens, un nouvel arrêté interministériel publié dans le Journal officiel fixe le prix d’achat par les laiteries publiques et privées auprès des éleveurs à 65 DA au lieu de 50 DA, qui est le résultat d’un accord entre les éleveurs et les laiteries. Selon la même source, « le litre de lait cru destiné exclusivement à la production du lait partiellement écrémé, pasteurisé, subventionné et conditionné en sachet à base de lait cru est fixé à 65 DA par litre, d’une teneur minimale de 30g de matière grasse », lit-on dans le document. Cette nouvelle mesure vise non seulement à maintenir le prix du sachet du lait subventionné à 25 DA, mais aussi à préserver les intérêts des acteurs économiques, en l’occurrence les éleveurs et les laiteries, une manière d’encourager le recours à l’introduction massive du lait cru dans le processus de production du lait en sachet de large consommation.
Dans ce sillage, le document émanant du gouvernement affirme que le prix du sachet de lait restera stable, et ce grâce à la politique de subvention qui vise à protéger le pouvoir d’achat des citoyens. L’arrêté interministériel évoque, dans ce sens, une aide de 44 DA qui est la marge de différence entre le prix d’achat du litre de lait cru 65 DA et son prix au quai de l’usine qui est de 21 DA. L’État prend en charge le différentiel du prix entre le prix d’achat du lait cru et le prix de vente au quai usine d’un montant de 44 DA/litre. L’utilisation de ce lait est strictement réservée aux ménages.
En fait, par le passé les subventions de l’Etat destinés à cette branche sont de l’ordre de 21 DA, dont les subventions destinées aux éleveurs de vaches laitières sont de 12 DA par litre, 5 DA pour les collecteurs et 4 da pour les laiteries.
En allant dans les détails concernant les marges d’intérêt des laiteries, les distributeurs du lait en sachet. L’article 5 de cet arrêté interministériel affirme que « es prix à la production et aux différents stades de la distribution du lait partiellement écrémé, pasteurisé, subventionné et conditionné en sachet à base de lait cru sont fixés comme suit ; le prix de vente au quai-usine : 21,00 DA/ litre, marge bénéficiaire de distribution de gros : 2,00 DA/ litre, prix de vente du produit livré au détaillant est de 23,00 DA/ litre. Et la marge bénéficiaire de la distribution en détail : 2,00 DA/ litre pour finir chez le consommateur à 25,00 DA/ litre.»
L’amélioration de la production du lait cru, un objectif stratégique
Avec une consommation locale en plein boom depuis quelques années, la filière laitière est restée dépendante du marché international de la poudre de lait. Une situation qui force le gouvernement à revoir sa copie et à s’intéresser à l’exploitation des potentialités du pays pour en finir avec les importations dans les années à venir. Outre l’accompagnement des éleveurs de vaches laitières, l’État décide enfin d’investir dans cette filière à travers un projet intégré en partenariat avec les Qataris. Un projet de 3 milliards de dollars qui devrait voir le jour dans les prochaines années.
