Les factions palestiniennes ne se sont plus réconciliées depuis 2002 dans le cadre de l’initiative de la Jordanie. Depuis, par-delà le statu quo, la question palestinienne a avancé mais sans aboutir à l’issue escomptée de deux Etats. La problématique est loin de se situer dans une solution à la sauce accord d’Oslo dissoute dans des accords secondaires et des pactes sécuritaires de partenariats entre Palestiniens et Israéliens qui, en définitive, ont mis en marge cet accord signé par les deux leaders, Rabin et Arafat, pour ne pas dire renié plus tard. Ou du moins, semble-t-il, compte tenu de l’attitude, pour le moins terriblement divergente, des factions palestiniennes.
Depuis l’initiative de la Jordanie, qui n’a pas abouti, faute d’un accord inter-palestinien, et bien entendu d’un consensus arabe autour de la question, deux «guerres de Gaza» ont été «orchestrées» par Israël sans susciter de réaction à la mesure de cette agression de la communauté, dite arabe. Les puissances régionales bénéficiant à la fois de la «confiance» des Palestiniens et d’Israël, que sont l’Egypte et l’Arabie Saoudite, s’étaient souvent évertuées à présenter des plans de «solution» n’impliquant qu’en dernier lieu les concernés, c’est-à-dire les Palestiniens, présents dans ce cas comme des «sous tutelle».
Et hormis l’initiative jordanienne, qui s’articulait globalement autour de la concorde entre les factions palestiniennes pour la mise en place d’un gouvernement d’union nationale pour entamer les négociations avec les Israéliens. Initiative, bien entendu, saluée par les pays arabes, les Palestiniens, formellement, et la communauté internationale.
Est-il à ce propos utile de souligner que l’Algérie, qui abritait les factions palestiniennes pendant des années, ne s’est jamais aventurée à leur imposer un quelconque agenda de négociations, d’accord ou de traité, alors qu’elle leur servait de quartier général.
C’est dans cet esprit que peut s’inscrire l’initiative algérienne de réconcilier les factions palestiniennes, de les réunir autour d’un projet commun dont la finalité est la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec El-Qods comme capitale.
En effet, loin d’être inspiré de devenir «le parrain» des composantes de la résistance, loin de là, fidèle au principe du soutien aux causes justes, l’Algérie, par ce geste louable, rappelle à la communauté internationale, la légitimité de la question palestinienne, le droit des Palestiniens à vivre dans leur Etat, pacifiquement, avec le voisin israélien.
Les composantes de la résistance palestiniennes semblent en effet avoir saisi la portée de «l’initiative» d’Alger, à la fin de réunir les factions palestiniennes et surtout de réussir à leur faire signer la «déclaration» d’Alger qui se veut comme une base d’une solution à la question palestinienne. A aussi réussi l’Algérie, en mettant face à face les responsables palestiniens, à remettre à l’ordre du jour la cause palestinienne, loin de toute interférence, pour faire avancer ce dossier qui, naturellement, participe de la nouvelle stratégie visant à stabiliser le Moyen-Orient. Par-delà la crise syrienne – en voie de règlement – les pas vers le règlement des différends entre pays arabes, entre autres le Yémen, l’os iranien et l’instabilité politique en Irak sont, théoriquement et dans l’absolu, des indicateurs positifs pour aller vers une solution à la cause palestinienne qui passe par deux Etats avec les frontières de 1967. C’est en substance le plaidoyer de l’Algérie. La déclaration d’Alger constitue un pas dans ce sens.
D. B.