L’Etat veut dénicher les cracks en maths

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Zine Haddadi

En Algérie, le gouvernement s’attelle à mettre en place une nouvelle orientation du système éducatif basée sur les mathématiques.

En marge d’une cérémonie organisée à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des mathématiques, le ministre de l’Education nationale, Mohamed Seghir Saadaoui, a annoncé, hier, la mise en œuvre, en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, «l’élaboration d’une stratégie efficace pour découvrir les talents dans le domaine des mathématiques dès les premiers niveaux d’enseignement».

Mohamed Seghir Saadaoui a rappelé que les mathématiques, notamment appliquées, «sont au cœur des technologies modernes, de l’intelligence artificielle, de la physique spatiale et des sciences médicales modernes».

Détecter les élèves intrinsèquement doués dans les mathématiques et leur fournir l’encadrement adéquat pour bien exploiter leurs talents semble être le credo de la nouvelle stratégie annoncée par le ministre de l’Education nationale.

Dans ce sens, Mohamed Seghir Saadaoui a annoncé «l’ouverture de lycées spécialisés régionaux (5 lycées au niveau national) pour attirer les élèves qui obtiennent les meilleures moyennes en mathématiques dans le cycle moyen».

La nouvelle stratégie repose également, selon le ministre, sur «la structuration des Olympiades de mathématiques, la garantie de l’encadrement nécessaire et la formation continue des élites scolaires» ainsi que sur «l’approfondissement et le renforcement de la formation en mathématiques à travers l’enseignement spécialisé».

Dans le cadre de la mise en place de la nouvelle stratégie, une collaboration entre les départements du gouvernement concernés, à savoir l’Education et l’enseignement supérieur est nécessaire.

Offrir aux génies l’environnement idéal 

Ainsi, le ministre de l’Education nationale a ajouté que la nouvelle stratégie repose également sur «le renforcement des accords de partenariat, tant au niveau national, avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qu’avec des pays ayant une expérience avérée en la matière pouvant bénéficier à nos élites montantes».

La cérémonie de célébration de la Journée internationale des mathématiques s’est tenue, hier, au Pôle scientifique et technologique Chahid Abdelhafid Ihaddaden de Sidi Abdellah (Alger), en présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, et du ministre de la Jeunesse, chargé du Conseil supérieur de la jeunesse, Mustapha Hidaoui.

C’est d’ailleurs au sein du pôle scientifique et technologique baptisé au nom du Chahid Abdelhafid Ihaddadene que devront évoluer les talents formés par les lycées.

Ce pôle ultramoderne comprend l’Ecole nationale supérieure des mathématiques, l’Ecole nationale supérieure des nanosciences et des nanotechnologies, l’Ecole nationale supérieure des systèmes autonomes et l’Ecole nationale supérieure de l’intelligence artificielle.

L’Algérie ne manque pas de talents. Les différentes consécrations obtenues par les candidats algériens lors de concours internationaux en mathématiques en sont la meilleure preuve. Nos talents sont capables de briller à l’international. Néanmoins, le gouvernement semble décidé à adapter le système éducatif et universitaire du pays pour justement bien profiter de ces talents. C’est à cet effet d’ailleurs que des concours et compétitions en la matière sont organisés périodiquement dans les écoles et collèges pour dénicher des cracks de demain et les orienter tout au long de leur cursus vers des spécialités adaptées à leurs talents.

Souvent, ces «cerveaux» sont attirés par des carrières à l’étranger car ne trouvant pas d’environnement pédagogique en adéquation avec leurs aspirations.

C’est à ce problème que doit remédier la nouvelle stratégie lancée par le gouvernement qui a pour objectif de dénicher très tôt ces talents et de leur procurer l’encadrement nécessaire à leur épanouissement.

Bien former ses propres génies, c’est s’assurer de leur contribution dans le développement économique du pays à l’avenir. S’il est trop tôt pour jubiler, la stratégie annoncée demeure un pas nécessaire qui avec le temps pourrait être amélioré en fonction de son évolution.