Par Amar R.
Les menaces israéliennes d’une guerre globale contre le mouvement chiite Hezbollah, qu’elles accusent d’être derrière le tir meurtrier sur la localité de Majdal Chams dans le Golan syrien occupé, qui a fait 12 morts, ont baissé d’un cran laissant place à une «une action militaire plus sévère que les précédentes», mais sans que cela ne provoque une guerre.
Cette position intervient alors que l’armée d’occupation a mis au point plusieurs scénarios possibles sur une offensive contre le Liban et les a déposés devant le commandement politique en guise de représailles après une attaque à la roquette qui a tué 12 enfants et adolescents sur le plateau du Golan occupé par l’entité. Parmi ces scénarios figure «une action militaire plus sévère que les précédentes».
Il s’avère selon les déclarations de deux responsables sionistes rapportées par les médias d’occupation que l’entité veut nuire au Hezbollah mais pas entraîner le Moyen-Orient dans une guerre totale, l’entité «n’est pas concernée par une guerre globale avec le Liban mais de lui asséner une frappe plus douloureuse seulement», a indiqué la radio .
La chaîne de télévision Channel 12 a aussi rapporté que Tel-Aviv «va riposter avec vigueur contre le Hezbollah sans pour autant provoquer une guerre globale».
Mises en garde contre l’expansion de la guerre
Cette position qui n’écarte pas définitivement le spectre de la guerre fait suite aux appels et mise en garde lancées par les différents acteurs de la scène libanaise et régionale contre une expansion de la guerre au Liban. Le ministre libanais des affaires étrangères Abdallah Bou Habib a aussi averti que «toute offensive vaste contre le Liban provoquera un conflit régional», indiquant que «la guerre sera destructrice pour tous et non seulement pour le Liban, raison pour laquelle il faudrait faire preuve de retenue».
Bou Habib a révélé que le Liban a demandé aux États-Unis d’inciter «Israël» à la retenue et a réclamé la formation d’une commission d’enquête internationale pour enquêter sur l’origine du tir en collaboration avec la Finul.
Dimanche, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah Mohammad Raad a assuré que la fin de l’entité sioniste sonnera lorsqu’elle optera pour la décision de lancer une guerre à grande échelle contre le Liban.
Il a ajouté que «les objectifs de l’ennemi ont été avortés à Ghaza grâce à la persévérance du peuple de Ghaza, à l’héroïsme de ses résistants et au soutien fourni par les parties de l’axe de la résistance».
Contacts entre responsables américains et iraniens
Le ministère iranien des affaires étrangères a également mis en garde contre «une démarche israélienne idiote qui pourrait élargir le champ de la guerre».
«Israël tente à travers les scénarios qu’il propose de brouiller l’opinion publique sur les massacres qu’il commet à Ghaza», a assuré son porte-parole. Estimant que Washington devrait «empêcher l’entité sioniste de causer de nouvelles crises dans la région». Et mettant en garde contre de nouvelles aventures contre le Liban sous prétexte de l’incident de Majdal Chams.
Le président iranien Massoud Pezeshkian a déclaré hier au président français Emmanuel Macron que toute attaque israélienne contre le Liban aurait de «graves conséquences», selon les médias officiels iraniens.
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, lors d’un entretien téléphonique avec le président israélien Isaac Herzog hier, a souligné l’importance de prévenir l’escalade du conflit, a déclaré le département d’Etat américain. Blinken qui a adopté la version israélienne des faits a néanmoins affirmé : «Nous effectuons un dialogue avec Israël et nous ne voulons pas d’escalade dans le conflit.»
«Un cessez-le-feu à Ghaza offrira l’opportunité de réaliser une accalmie permanente tout au long de la ligne bleue entre Israël et le Liban», a-t-il souligné.
Selon le quotidien américain Wall Street Journal, des responsables américains ont eu également des échanges avec des responsables iraniens pour faire baisser la tension. «Les protagonistes ne sont pas intéressés par l’élargissement du conflit mais les risques d’erreurs sont élevés», selon le WSJ.
Malgré ces déclarations, plusieurs compagnies aériennes dont le premier groupe européen, Lufthansa, ainsi qu’Air France, Transavia et la compagnie aérienne jordanienne ont annoncé hier suspendre leurs vols vers Beyrouth jusqu’au 30 juillet ou le 5 août en raison des craintes d’une escalade militaire entre l’entité sioniste et le Hezbollah.