Libération des prisonniers et détenus : Israël perd encore la bataille de l’image

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Libération des prisonniers et détenus : Israël perd encore la bataille de l'image

PAR AMAR R.

Lors de la troisième journée de la trêve humanitaire à Ghaza, hier, les Brigades Al-Qassam, bras armé de Hamas, ont remis à la croix-rouge un nouveau lot de 13 détenus israéliens, 3 Thaïlandais et un binational russe.

Dans le sillage de cette libération, les Brigades Al-Qassam ont fait un grand coup médiatique lors de la remise à la croixrouge d’un groupe de détenus, visiblement en bonne santé, ce qui a valu au mouvement palestinien les éloges internationaux pour la façon dont étaient traités les prisonniers.

La vidéo de la remise des Brigades Al Qassam du deuxième groupe de détenus, au comité international de la croix-rouge, montraient en effet des combattants d’Al Qassam accompagnant main dans la main des détenus, des femmes et des enfants, et portant à bras-le-corps une dame âgée jusque dans les véhicules de la croix-rouge.

Après quoi, certains des détenus saluaient les membres de la résistance, avec lesquels ils ont échangé des salutations en anglais. Le clip, qui s’est répandu telle une traînée de poudre sur toutes les plateformes de médias sociaux, a suscité une grande interaction des internautes, qui ont décelé à travers le regard convivial et attendrissant des détenus la preuve du bon traitement dont avaient fait l’objet ces derniers de la part des combattants de la résistance.

Cette séquence confirme les déclarations aux médias internationaux faites par une femme israélienne âgée qui avait été libérée pour des raisons humanitaires, quelques semaines auparavant, indiquant qu’elle avait reçu tous les soins tout au long de sa détention, ce qui a mis le gouvernement sioniste dans un grand embarras.

Ces témoignages sur le bon traitement des ex-détenus israéliens par les Brigades Al-Qassam font mal à l’image des autorités sionistes, d’où leur décision d’empêcher les personnes libérées de parler aux médias locaux.

Mauvais traitement des enfants prisonniers palestiniens

Car, contrairement à cela, les prisonniers palestiniens, qu’ils soient des femmes ou des enfants, ont à l’unanimité fait état de mauvais traitements de la part de leurs geôliers, qui exerçaient sur eux torture, bastonnade, humiliation et affamassions. Hormis les 5840 enfants tués dans des bombardements sauvages sur Ghaza, l’entité sioniste a diffusé une liste de 300 prisonniers dans laquelle figurent 33 femmes, 123 enfants de moins de 18 ans et 144 jeunesd’environ 18 ans, susceptibles d’être libérés par phases. Des centaines d’autres dont certains ne dépassent guère l’âge de 5 ans croupissent encore dans les geôles sionistes, sans procès, ou sont condamnées à une dizaine d’années de réclusion sous le faux prétexte de jet de pierres.

Selon les chiffres du service pénitentiaire israélien (IPS), en septembre 2023, 146 mineurs palestiniens étaient détenus pour des raisons de « sécurité ». Mais ces chiffres excluent les personnes arbitrairement détenues dans des prisons militaires. Ce sont en moyenne 500 à 700 enfants palestiniens, certains âgés d’à peine 12 ans, qui sont détenus par les forces israéliennes chaque année et jugés par des tribunaux militaires sionistes, estime l’association internationale de défense des enfants en Palestine (DCIP), qui indique que l’accusation la plus courante est le jet de pierres, qui est passible d’une peine de vingt ans de prison.

Depuis 2000, quelque 13.000 mineurs ont été détenus arbitrairement, soumis à des interrogatoires, jugés par des tribunaux militaires et emprisonnés. Des milliers d’autres ont été arrêtés avant cette date, y compris pendant la première Intifada. Selon un rapport de l’Unicef datant de 2013, les enfants palestiniens détenus dans les prisons sionistes font l’objet de mauvais traitements « généralisés, systématiques et institutionnalisés tout au long du processus ».

Les enfants détenus par l’armée sioniste sont souvent arrêtés de nuit, en ayant les mains liées et yeux bandés. Ils sont aussi interrogés dans des lieux inconnus, sans la présence d’un parent ou d’un avocat, et ont souvent fait des aveux après avoir été insultés, menacés et avoir subi des violences physiques et psychologiques.

D’ailleurs, l’entité sioniste est la seule au monde à poursuivre systématiquement les mineurs devant des tribunaux militaires, lesquels acceptent fréquemment des aveux obtenus sous la contrainte.

Violations répétées de la trêve

S’agissant de la situation sur le terrain, des sources palestiniennes ont fait état d’une deuxième violation qui eut lieu hier, au troisième jour de la trêve humanitaire temporaire, après qu’un agriculteur a été tué et un autre a été blessé par les balles des forces d’occupation sionistes dans le centre de la bande de Ghaza.

Le croissant-rouge palestinien a déclaré que les forces d’occupation israéliennes ont pris pour cible deux agriculteurs alors qu’ils travaillaient sur leurs terres à l’est du camp d’Al-Maghazi, à l’est du gouvernorat central, entraînant la mort de l’un d’eux et la blessure de l’autre.

Sept citoyens ont été blessés aussi par les balles des forces d’occupation israéliennes, à proximité de l’hôpital Al-Qods, à l’ouest de la ville de Ghaza, et de l’hôpital indonésien de la ville de Beit Lahya, au nord de Ghaza, ajoutent les mêmes sources. Hier, les Brigades Al-Qassam ont annoncé le martyr au combat d’un groupe de ses dirigeants, dont Ahmed al-Ghandour, qui était membre du conseil militaire et commandant de la Brigade du Nord et d’autres leaders qui ont accédé au martyr lors des combats de la bataille d’Al-Aqsa.

A. R