Les Etats-Unis se sont dits hier « profondément préoccupés » par la fermeture de sites pétroliers en Libye sur fond de querelles politiques entre deux gouvernements rivaux, et ont appelé à y mettre fin « immédiatement ». « Les Etats-Unis sont profondément préoccupés par la poursuite de la fermeture (de sites pétroliers, NDLR) qui prive les Libyens de revenus conséquents et contribue à la hausse des prix, entraînant des pannes d’électricité, des problèmes d’approvisionnement en eau et des pénuries de carburant », a affirmé l’ambassade américaine à Tripoli dans un communiqué. Les dirigeants libyens « doivent réaliser que ce blocage nuit à tous les Libyens et qu’il a des répercussions sur l’économie mondiale », a ajouté l’ambassade, les exhortant à y « mettre fin immédiatement ». Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et minée par les divisions entre l’Est et l’Ouest du pays, la Libye dotée des réserves les plus abondantes d’Afrique est en proie à une crise institutionnelle. En février, le Parlement siégeant dans l’Est a désigné l’ancien ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha comme nouveau Premier ministre. Mais celui-ci n’a pas réussi à évincer l’exécutif en place à Tripoli d’Abdelhamid Dbeibah, lequel refuse de remettre le pouvoir avant la tenue d’élections. Dans ce contexte, le pays connaît depuis mi-avril une vague de fermetures forcées de sites de production pétroliers, occasionnant des pertes de quelque 600.000 barils par jour, au moment où le marché est déjà sous pression en raison de la guerre en Ukraine. Considérés comme proches du camp de l’Est, les groupes à l’origine des blocages réclament le transfert du pouvoir à M. Bachagha, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est.