Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, a annoncé hier le lancement imminent des travaux de la ligne ferroviaire Alger-Tamanrasset.
PAR NABIL M.
Le démarrage de ce projet structurant, qui vise à relier les wilayas du Nord à celles du Sud du pays, a été annoncé par le ministre du secteur lors d’une conférence de presse tenue en marge d’une rencontre avec les Directeurs des travaux publics des wilayas et les cadres du secteur, marquant ainsi une étape décisive dans le développement des infrastructures de transport en Algérie.
Le projet de la ligne ferroviaire Alger-Tamanrasset, qualifié de «priorité nationale» par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, selon le ministre, s’inscrit dans une vision globale de désenclavement des régions du Sud et de renforcement des liens entre le Nord et le Sud du pays. D’une longueur de plusieurs milliers de kilomètres, cette ligne facilitera non seulement le transport des personnes, mais aussi des marchandises, notamment les ressources minières et agricoles, contribuant ainsi à l’essor économique des régions traversées.
Selon M. Rekhroukh, les travaux de cette ligne débuteront par le tronçon Boughezoul-Ksar El Boukhari «dans les prochains jours», tandis que les autres tronçons «seront lancés l’année prochaine». Le ministre a souligné l’importance socioéconomique de ce projet, notamment au regard des investissements massifs dans les wilayas du Sud, particulièrement dans le secteur agricole à El Ménéa et à Adrar. Cette ligne ferroviaire devrait ainsi stimuler les échanges commerciaux et favoriser l’émergence de nouvelles zones économiques.
Avancement «accéléré» des lignes minières
Outre la ligne Alger-Tamanrasset, le ministre a fait le point sur l’avancement des autres grands projets d’infrastructures, notamment en ce qui concerne les lignes minières, à propos desquelles il a indiqué que les travaux progressent à un rythme «accéléré». La ligne reliant Gara Djebilet (Tindouf) à Béchar devrait être livrée «avant les délais contractuels», probablement dès cette année, selon le ministre qui a souligné par ailleurs que la ligne du complexe de phosphate à l’Est du pays est en bonne voie, avec une livraison prévue au premier semestre 2027, conformément au calendrier initial.
S’agissant du port de Djen Djen (wilaya de Jijel), M. Rekhroukh a annoncé la livraison d’un tronçon de 27 km, tandis que d’autres sections seront réceptionnées d’ici 2026. Ces travaux d’extension visent à renforcer les capacités portuaires du pays et à faciliter les exportations, notamment dans le cadre des partenariats économiques internationaux.
En ce qui concerne les projets routiers en cours, le ministre a évoqué la pénétrante de Batna, considérée comme l’un des projets phares et dont les travaux s’achèveront au premier semestre 2025. Par ailleurs, les travaux de la pénétrante de Guelma reprendront cette année, selon le ministre, avec d’autres projets programmés pour 2026. Ces infrastructures routières sont essentielles pour fluidifier le trafic et améliorer la connectivité entre les différentes régions du pays.
Concernant le dédoublement des routes, le ministre a annoncé l’élaboration d’une étude globale pour identifier les axes prioritaires en fonction de leur importance stratégique, de la densité du trafic et du taux de circulation des poids lourds. Un programme national sera établi pour réaliser ces projets selon un ordre de priorité défini par des critères techniques.
Une gestion rigoureuse et transparente des projets
Dans son allocution, M. Rekhroukh a insisté sur l’importance d’une gestion rigoureuse et transparente des projets d’infrastructures. Il a appelé à «accorder une grande importance à l’élaboration des cahiers de charges», afin de garantir une définition précise des besoins et une réponse adaptée des soumissionnaires. Le ministre a également souligné la nécessité de respecter les étapes des études préalables et de veiller à la qualité des travaux à chaque phase du projet.
En outre, il a insisté sur l’adoption de normes et de solutions d’ingénierie innovantes, notamment pour les infrastructures dans les wilayas du Sud, où les conditions climatiques exigent des matériaux et des techniques spécifiques résistant à la chaleur et à l’ensablement. Cette approche vise à garantir la durabilité des infrastructures et à optimiser les dépenses publiques.
Ainsi, une gestion rigoureuse et une vision prospective dans la réalisation de ces projets devraient contribuer à réduire les disparités régionales et à offrir de nouvelles opportunités pour les populations du Sud, ce qui engagera résolument l’Algérie sur la voie du progrès et du développement socioéconomique.