Dans un contexte mondial marqué par une demande croissante en ressources minérales, l’Indonésie a réaffirmé sa volonté de renforcer sa coopération avec l’Algérie dans le secteur des mines.
PAR NABIL M.
Une réunion de haut niveau, tenue jeudi dernier à Alger entre la Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Energie, chargée des Mines, Mme Karima Tafer, et l’ambassadeur d’Indonésie en Algérie, M. Chalief Akbar Tjandraningrat, a permis d’explorer de nouvelles opportunités d’investissement et de collaboration dans des domaines stratégiques tels que les phosphates, les engrais et les matériaux ferreux.
Cette rencontre, qui s’est déroulée en présence de cadres du groupe Sonarem et du ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, a mis en lumière les relations privilégiées entre les deux pays, déjà partenaires dans le secteur des hydrocarbures via la coopération entre Sonatrach et la compagnie indonésienne Pertamina. Cette fois, c’est le secteur minier qui est au cœur des discussions, avec des projets prometteurs susceptibles de renforcer les échanges économiques et technologiques entre l’Algérie et l’Indonésie.
Un intérêt marqué pour les phosphates et les engrais
L’un des points forts des discussions a porté sur le projet de phosphate intégré, un partenariat stratégique entre Sonarem et Sonatrach visant à produire une large gamme de produits phosphatés. Ce projet, qui s’inscrit dans une logique de valorisation des ressources naturelles du pays, pourrait bénéficier de l’expertise indonésienne en matière de transformation et de commercialisation. Mme Tafer a souligné, lors de cette rencontre, la disponibilité des entreprises algériennes à collaborer avec leurs homologues indonésiennes, notamment pour développer des usines de production d’engrais et de produits dérivés du phosphate.
L’Indonésie, riche de son expérience dans le secteur minier et agricole, pourrait ainsi apporter un savoir-faire précieux pour optimiser la chaîne de valeur des phosphates algériens, depuis l’extraction jusqu’à la transformation. Cette collaboration pourrait également ouvrir de nouveaux débouchés à l’export, notamment vers les marchés asiatiques où la demande en engrais est en forte croissance.
L’enjeu stratégique du projet Gara Djebilet
Un autre axe majeur de la coopération bilatérale entre les deux pays a également été évoqué lors de cette réunion. Il s’agit du développement de la mine de Gara Djebilet, l’un des plus importants gisements de fer au monde. Les deux parties ont évoqué la création d’usines de transformation pour produire des matériaux ferreux semi-transformés et transformés, une étape cruciale pour maximiser la valeur ajoutée de cette ressource stratégique.
En partageant ses technologies et ses bonnes pratiques, la coopération indonésienne contribuerait à positionner l’Algérie comme un acteur majeur dans la production de matériaux ferreux, répondant ainsi aux besoins croissants des industries locales et internationales.
Au-delà des projets spécifiques, les deux parties ont insisté sur la nécessité de renforcer la coopération bilatérale dans des domaines clés tels que la recherche, l’exploitation, la production et la transformation des ressources minières. Le communiqué publié à l’issue de la rencontre souligne l’importance de développer des projets prometteurs favorisant l’échange d’expertises et le transfert de savoir-faire.
Pour l’Algérie, cette collaboration représente une opportunité de diversifier son économie et de réduire sa dépendance aux hydrocarbures, tout en valorisant ses immenses ressources minières et en misant sur des secteurs porteurs comme les phosphates, les engrais et les matériaux ferreux, à travers une coopération mutuellement bénéfique entre les deux pays, capable de générer des retombées économiques significatives.