L’Italie veut plus de gaz algérien

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/La question de l’approvisionnement supplémentaire de l’Italie en gaz algérien était au centre des discussions lors de la visite, hier, du ministre des Affaires étrangères italien, Luigi Di Maio, en Algérie accompagné du PDG d’ENI.   

Pour réduire sa dépendance au gaz russe et faire face à un éventuel arrêt brusque de l’approvisionnement après l’exclusion de la banque centrale russe du système Swift, l’Italie part à la recherche de nouveaux partenaires «fiables» qui peuvent assurer l’approvisionnement régulier de son marché en la matière. Dans cette optique, le MAE italien a d’abord eu une entrevue avec le président de la République Abdelmadjid Tebboune avant d’élargir ses discussions avec son homologue Ramtane Lamamra, le ministre de l’Energie Mohamed Arkab et le PDG de Sonatrach Toufik Hakkar. Sur son compte Twitter, Ramtane Lamamra a qualifié les pourparlers de positives. Di Maio quant à lui a estimé que «l’Algérie est un partenaire fiable, c’est pourquoi on est là pour négocier une augmentation du flux de gaz dans les plus brefs délais». 

Draghi : «Augmenter les flux des gazoducs qui ne sont pas à pleine charge»

La visite du ministre des Affaires étrangères italien en Algérie Luigi Di Maio est qualifiée d’«un évènement important» par la presse italienne, car il s’agit bien du renforcement de la coopération énergétique à la lumière du conflit en Ukraine et de reconstituer les stocks afin d’éviter les difficultés à l’automne. L’Italie dépend à 45% du gaz russe et dans le cas d’une fermeture des vannes par la Russie, la situation se compliquera davantage pour le pays, raison pour laquelle les Italiens veulent augmenter le flux du Transmed d’Algérie qui transporte près de 20 milliards de m3, très loin de ses capacités de 32 milliards de m3. «Le gouvernement s’emploie à pousser le démarrage des centrales renouvelables en simplifiant les procédures bureaucratiques et «à augmenter les flux des gazoducs qui ne sont pas à pleine charge tels que TAP d’Azerbaïdjan, Transmed d’Algérie et de Tunisie et GreenStream de Libye», a déclaré le Premier ministre italien Mario Draghi avant le déplacement de son ministre des Affaires étrangères à Alger. 

«On se prépare à un manque de 33 milliards de m3»

Dans ce sens, l’invité hôte de l’Algérie, n’a pas caché l’objectif principal de sa visite dans le pays, après sa rencontre avec son homologue Ramtane Lamamra. Le ministre italien Di Maio affirme que son «gouvernement s’est engagé à faire face à tout effet des sanctions contre la Russie avec la plus grande détermination et la visite d’aujourd’hui à Alger est un témoignage clair que nous ne perdrons pas un instant pour le faire.» Autrement dit, l’Italie compte sur le renforcement des exportations algériennes en gaz afin de réduire la dépendance du pays au gaz russe. Bien qu’avant-hier, «l’afflux de gaz en provenance de Russie ait été régulier et aux niveaux des derniers jours, mieux vaut ne pas être pris au dépourvu par une éventuelle interruption de l’approvisionnement de Gazprom. Nous devons nous préparer à un éventuel manque de 33 milliards de mètres cubes», s’alarme la presse italienne. 

Di Stefano : «On a besoin de partenaires plus fiables que la Russie»

D’après le sous-secrétaire aux Affaires étrangères, Manlio Di Stefano, «l’Italie a besoin de «partenaires plus fiables  que la Russie, et l’Algérie a montré par le passé qu’elle l’est», tout en soulignant la nécessité de réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou. «Environ 45% du gaz que nous importons viennent de Russie, contre 27%, il y a dix ans», a déclaré Draghi devant le parlement italien. Pour l’Italie, l’Algérie est centrale, compte tenu également de l’instabilité de la Libye. Il y a quelques semaines, dans un entretien accordé à Formiche.net, Giovanni Pugliese, l’ambassadeur d’Italie à Alger, définissait la relation énergétique entre les deux pays comme «stratégique depuis plusieurs décennies».

  1. B.